Gaza : qui sont les six Français qui étaient à bord de la «Flottille pour la liberté» ?

Fin de course pour le «Madleen», embarcation appartenant à la coalition d’ONG baptisée «Flottille de la Liberté». Ce voilier humanitaire qui partait pour Gaza, avec à son bord 12 militants dont six Français, a été intercepté et dérouté lundi par la marine israélienne.

Parmi les ressortissants français, cinq ont refusé leur expulsion. Ils ont donc été placés en détention et seront traduits devant un juge israélien «dans les prochains jours», a informé Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères. Emmanuel Macron a depuis réclamé leur retour «dans les plus brefs délais». Élue, médecin, journaliste ou encore militant : Le Figaro fait le point sur le profil de ces six Français.

Rima Hassan, eurodéputée franco palestinienne

Elle est la figure la plus médiatique de l’embarcation. Née dans un camp de réfugiés en Syrie, cette eurodéputée controversée de 32 ans a érigé la défense de la Palestine en fer de lance de son engagement politique. Elle avait déjà été refoulée du territoire israélien en février dernier, et documentait en direct l’avancée de leur voyage sur ses réseaux sociaux.

«Lorsque nous n’aurons plus la possibilité de communiquer avec vous, je compte sur vous pour continuer votre mobilisation qui nous a été si précieuse pendant cette traversée», a-t-elle ainsi posté quelques heures avant l’interception de leur bateau par les forces israéliennes, appelant à plusieurs reprises sur X à la manifestation sur la place de la République, à Paris, en cas d’arrestation. «Rassemblement République ! Imposez le rapport de force dont on a besoin», a-t-elle ainsi martelé. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées lundi dans le centre de Paris après son appel.

Yanis Mhamdi, journaliste pour Blast

Le journaliste Yanis Mhamdi travaille pour le média en ligne Blast, fondé en 2021 par Denis Robert. Après avoir travaillé pour France 24 ou Off Investigation, il est notamment l’auteur du documentaire Netanyahou, portrait d’un criminel de guerre sorti sur la chaîne Youtube de Blast en 2024. «Je suis journaliste et après avoir couvert pendant une semaine le convoi de la Feeedom Flotilla mon arrestation par l’armée israélienne est imminente. Des humanitaires et des journalistes n’ont pas être arrêté (sic) J’appelle tous mes confrères à se mobiliser», a-t-il écrit dans la nuit de dimanche à lundi, quelques minutes avant son arrestation par les forces israéliennes.

Omar Faiad, reporter pour Al-Jazira

Présentateur et reporter à Al Jazeera Mubasher, Omar Faiad avait rejoint la chaîne en 2014. Il était en live sur la chaîne de télévision qatari quand la marine israélienne est montée à bord pour intercepter le navire.

Reporters Sans Frontières a condamné l’arrestation des deux journalistes. «RSF appelle les autorités françaises à intervenir sans délai pour obtenir leur localisation et leur libération, et la communauté internationale à condamner fermement cette nouvelle attaque contre le journalisme», a déclaré Thibault Bruttin, directeur général de l’institution.

Baptiste André, médecin marseillais

«Prendre soin de la santé de l’équipage» et «gérer les angoisses». Voilà les missions assignées à ce médecin spécialisé en médecine interne, qui exerce à l’hôpital de la Timone, à Marseille. Il officiait comme «médecin de bord» sur le Madleen. Il s’était filmé à bord du bateau en brandissant un passeport français, quelque temps avant l’arrestation. «Si vous voyez cette vidéo, c’est que j’ai été kidnappé par les forces israéliennes ou des forces de pays complices du génocide israélien en Palestine», avait expliqué le Français de 35 ans.

Pascal Maurieras, ingénieur et ancien de la CGT

«Ma mission, c’est de tenir mes quarts», affirmait ce marin amateur, chargé de faire avancer le navire pendant la traversée à France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur . Le militant politique et syndical au sein de la CGT, ingénieur informatique de profession avait déjà embarqué en 2018 dans l’un des deux bateaux de la coalition Freedom Flotilla pour rejoindre Gaza, avant d’être refoulé par les autorités israéliennes.

Reva Seifert-Viard, militant écologiste

Ancien «écureuil» et désormais marin. Le militant écologiste et habitant des landes faisait partie de la bande de militants ainsi baptisés car perchés dans les arbres pour manifester contre un projet de ligne à très haute tension (THT) dans le Gard. Il avait également milité contre le projet de l’A69, passant 39 jours perché dans un arbre destiné à être abattu sur le chantier.

«Se battre non pas contre mais pour la vie, je pense qu’en Palestine plus que partout ailleurs, il y a ce fait évident que tout est lié, que l’environnement est détruit, que l’humanité est détruite, en somme, tout ce qui est vivant est détruit», expliquait-il à ActuLandes  le 5 juin.