Notre critique de Comment devenir riche (grâce à sa grand-mère) : vers un avenir radieux

Attention, une nouvelle pépite du cinéma asiatique débarque en France, et elle est auréolée d’une solide réputation. Non seulement cette comédie burlesque familiale aura engrangé les recettes mondiales les plus élevées pour un film thaïlandais, mais elle a été inscrite sur la « short list » pour représenter son pays aux Oscars. Rien que ça.

Pour son premier long-métrage, le jeune réalisateur Pat Boonnitipat, jusqu’ici plus habitué aux séries télé (Diary of Tootsies, Bad Genius…), peut s’estimer heureux : Comment devenir riche (grâce à sa grand-mère) le pose déjà sur la carte des cinéastes à suivre. Le plus incroyable, c’est que ce film phénomène, dont la popularité a été accentuée par le bouche à oreille et les réseaux sociaux, mérite amplement les louanges qui lui sont attribuées.

L’histoire met en scène M (Putthipong Assaratanakul), un garçon désabusé qui, comme de nombreux jeunes de la génération Z, rêve de vivre de sa passion pour les jeux vidéo en étant streamer à succès. En attendant, il passe ses journées à jouer en ligne, tout en vivant chez sa mère, sans le moindre sou vaillant devant lui. Une vague cousine qui vient d’hériter d’un vieil oncle qu’elle assistait dans son quotidien lui donne une idée lumineuse. Avec un cynisme à peine dissimulé, il va s’occuper de sa grand-mère à qui on vient de diagnostiquer un cancer en phase terminale. Son objectif ? Devenir son petit-fils préféré pour toucher le pactole après son décès. Bien entendu, rien ne se passera comme prévu.

Plein d’espièglerie

En chasseur d’héritage à la petite semaine, M propose son aide à Amah (Usha Seamkhum), qui le reçoit sèchement, pas dupe de sa démarche intéressée : « Toi aussi, tu sèmes pour récolter, non ? », peste-t-elle avant de le traiter de « Qi-chou », c’est-à-dire d’« idiot sans aucune morale ». M ne se décourage pas. Il s’installe chez elle et découvre le quotidien de son aïeule, qui se lève aux aurores pour préparer un gruau de riz réputé, qu’elle va vendre dans le quartier chinois de Bangkok aux petites heures de la journée. De jour en jour, une relation complice se tisse entre les eux. M ira même jusqu’à laver le corps nu de sa grand-mère dans la bassine.

Avec ce mélange d’humour mordant et de moments touchants, cette « dramédie » pleine d’espièglerie propose avant tout un joli cheminement psychologique sur la transmission, qui va du cynisme à la tendresse, au gré de l’évolution des relations entre M et sa grand-mère. Au fil des mois l’appât du gain du petit-fils laisse la place à une affection renouvelée. Resurgissent ainsi des souvenirs enfantins et l’image forte d’un petit bonhomme qui se promène main dans la main avec sa mamie…

Inutile de cacher que Comment devenir riche (grâce à sa grand-mère) doit beaucoup à la belle complicité entre les comédiens. Quant à la fin, elle est aussi bouleversante que le début a pu être opportuniste et bassement terre à terre. Les recettes de grand-mère ont de l’avenir devant elles.


La note du Figaro : 3/4