Vandalisme sur la LGV Sud-Est : les enquêteurs privilégient la piste d'un incendie déclenché par la mouvance d'ultragauche

L'hypothèse privilégiée par les enquêteurs après les actes de vandalisme sur la ligne à grande vitesse (LGV) dans le Sud-Est, est celle d'un incendie de câbles déclenché par la mouvance d'ultragauche, a appris mardi 28 octobre franceinfo de sources concordantes. Lundi, les déplacements d'au moins 50 000 voyageurs ont été perturbés. La situation doit revenir à la normale à partir de mardi matin, a assuré le ministre des Transports.

À l'origine de ces problèmes de circulation : un incendie vers 4h du matin, dans la nuit de dimanche à lundi, sur des câbles de signalisation et de communication, au sud de Valence, dans la Drôme. Mais ce qui intrigue les enquêteurs, notamment les gendarmes, c'est un autre incendie, survenu quelques minutes auparavant.

Vers 3h30 du matin, cet autre incendie est signalé dans une carrière située non loin de là. Il s'agit d'un terrain exploité par le groupe Cheval, une entreprise de BTP qui participe au projet controversé de l’échangeur autoroutier de l’A7. Dans cet incendie, cinq engins de chantiers sont pris pour cible et détruits par les flammes. Le préjudice est estimé par la société à plusieurs millions d’euros. 

C’est donc le possible lien entre ces deux incendies qui interroge les enquêteurs. Auprès de franceinfo, une source proche du dossier estime que la carrière était même la cible principale, avant que les incendiaires ne ciblent, par opportunité, les câbles SNCF, situés à proximité.

Une étrange revendication

Si la piste de l’ingérence étrangère a été dans un premier temps évoquée, c’est plutôt celle d’une action politique qui est désormais privilégiée. Le mode opératoire, notamment, est comparable à ce que l’on a pu voir de la part de l’ultragauche, glisse une source proche du dossier, d’autant que le secteur est connu pour être un lieu d’action privilégiée de cette mouvance, notamment sur des chantiers, et que le sabotage de ligne SNCF en pleine période de vacances assure une visibilité maximale.

Cette piste est aussi renforcée par la publication d’une étrange revendication. Sur la plateforme anarcho-libertaire Indymedia, un poème d'une trentaine de lignes, intitulé "Attaque contre Cheval BTP et la SNCF", en référence directe aux deux incendies, a été publié lundi. "L’incendie nous a fait du bien", écrit l'auteur, qui fait aussi référence à d’autres projets routiers contestés, comme celui de l'A69 entre Toulouse et Castres ou de Saint-Péray en Ardèche. Une revendication loufoque et pas très concluante, tempère un connaisseur, en rappelant qu’à ce stade, toutes les hypothèses sont encore sur la table.