Guillaume Tabard: «Emmanuel Macron, discours européen, fragilité nationale»
Campagne nationale ou campagne européenne? En renouvelant, dans Le JDD, sa demande d’une dissolution de l’Assemblée en cas de victoire de sa liste le 9 juin, Jordan Bardella veut plus que jamais faire des élections européennes un référendum anti-Macron. Par le discours qu’il prononcera jeudi à la Sorbonne, le chef de l’État tente, à l’inverse, de remettre la campagne sur ses rails européens. Dans l’espoir d’amener le débat sur un terrain a priori plus favorable à son camp.
Le choix de prononcer ce discours au même endroit que celui qu’il avait prononcé en 2017 est révélateur. Connu, précisément, sous le nom de «discours de la Sorbonne», il était à la fois la charte fondatrice du macronisme au pouvoir et la boussole programmatique d’une Europe alors sans cap. Retourner à la Sorbonne, c’est donc espérer raviver la ferveur première d’un courant politique alors porteur d’espérance. Mais c’est aussi s’exposer à un contraste cruel. Emmanuel Macron aura beau lister ses intuitions mises en œuvre …