Juan Diego Quesada (El País)
Ici, il ne fait jamais nuit. Les cellules et la cour intérieure sont baignées 24 heures sur 24 d'une lumière artificielle. Les prisonniers dorment sur la tôle de lits en fer qui arrivent jusqu'au plafond. Un circuit fermé les surveille tel un dieu silencieux. Ils mangent des haricots et du riz avec les mains : les fourchettes et les couteaux pourraient se transformer en armes létales. Ils se lavent le corps et les dents dans des lavabos en pierre et se soulagent dans deux cuvettes situées au fond, à la vue de tous. Leurs sorties dans un immense couloir intérieur se limitent à un maximum de 30 minutes par jour, pieds et poings systématiquement enchaînés pour les maintenir courbés et soumis quand ils marchent sur un béton lisse. Des policiers cagoulés et armés de fusils sont postés sur le toit pour les surveiller. Tout dans les installations sent le neuf ; le temps n'est pas encore passé par là. Plusieurs fois par semaine, les détenus pratiquent la callisthénie…