Ligue 1 : PSG, première balle de titre avant un sprint final (très) appétissant
«On peut déjà se sentir champions de France». Avant d’affronter l’ASSE dans le Chaudron, ce samedi (19h), lors de la 27e journée de Ligue 1, Luis Enrique ne s’embarrasse pas avec les faux-semblants. Il le fait parfois. Il ment même ouvertement à certaines occasions, comme avant Liverpool. Pas là, pas maintenant. Pas la peine de cacher ce que chacun sait : le PSG sera champion de France. Peut-être ce samedi, avec des résultats favorables à Reims et Monaco. Peut-être le suivant. Peut-être plus tard. Une question de temps. C’est fait. C’est dans la poche.
L’important est donc ailleurs. Dans les coupes. Ces trophées pour lequel le PSG n’a, par nature, aucune marge. Cela peut prêter à sourire quand on sait que Dunkerque, adversaire des Parisiens en demi-finales de la Coupe de France, mardi, à Lille, évolue en Ligue 2. Sauf qu’à la différence d’un championnat, qui récompense la régularité, ça passe ou ça casse en coupe. La priorité est donc forcément portée là-dessus maintenant que Marquinhos et compagnie sont «virtuellement» champions, dixit Lucho, qui juge l’officialisation «anecdotique». Cela peut se traduire dans certains choix, des joueurs ménagés en Ligue 1, d’autres remis en rythme ou en confiance.
Aston Villa dans le viseur
Évidemment, la perspective d’un sacre en Coupe de France est attrayante. D’autant que de l’autre côté du tableau, Cannes - club de National 2 - et Reims - mal classé en L1 - retrouveront le vainqueur de Dunkerque-PSG le 24 mai, au stade de France. Le champ est libre. Très libre. Mais plus que la Coupe de France, déjà soulevée à 15 reprises par le club de la capitale, c’est la Ligue des champions qui fait saliver Luis Enrique, les joueurs, le club, les supporters. Bref, tout le monde. Rendez-vous est pris avec Aston Villa les 9 et 15 avril, en quarts de finale. La priorité des priorités est là. Toute la question est donc de savoir comment arriver à la C1 dans les meilleures conditions en termes de physique, de mental, de rythme. De dynamique aussi. Mettre les joueurs cadres automatiquement au frigo en Ligue 1 en attendant la C1 n’aurait donc pas de sens. Pas plus à «Sainté» ce samedi sur contre Angers, le prochain (5 avril à 17h).
Il y a des compétitions plus importantes que d’autres, c’est une évidence, mais pour obtenir ce qu’on veut, on a besoin de tous les joueurs, et c’est un message que je leur envoie au quotidien.
Luis Enrique
L’idée est aussi de maintenir un concept cher au coach espagnol, la concurrence, qu’il juge «vitale». «Quelle préparation avant Aston Vila ? Comme d’habitude ! Il y a des compétitions plus importantes que d’autres, c’est une évidence, mais pour obtenir ce qu’on veut, on a besoin de tous les joueurs, et c’est un message que je leur envoie au quotidien. Quand tu fais partie d’une équipe, tu ne sais pas quel jour ta participation sera décisive. C’est possible de ne pas jouer beaucoup pendant la saison mais d’être titulaire sur les trois derniers mois. C’est possible de saisir sa chance et de marquer le but décisif pour un trophée. Je motive les joueurs pour qu’ils aient une pensée tournée vers le collectif plutôt que l’individu», jure-t-il.
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En attendant, place aux Verts. Des Verts qui avaient montré de belles choses à l’aller, au Parc des Princes. Pas assez pour éviter la défaite (2-1), mais tout de même. «C’est un match un peu différent des matchs qu’on joue à l’extérieur d’habitude parce que c’est un club qui a beaucoup d’histoire, dans un stade qui a une grosse ambiance, c’est donc très motivant pour nous. On aime ce genre d’environnement, souligne-t-il. J’espère qu’il n’y aura pas de problème et qu’on verra un bon spectacle. J’ai aimé Saint-Etienne à l’aller. Je leur vois les mêmes qualités aujourd’hui, une équipe qui ose, qui presse, qui joue et qui est bonne en contre, qui peut démarrer les actions de l’arrière».
Hakimi au repos
Rappelons que les Stéphanois, 17es au classement, jouent leur survie dans l’élite. Ils ne se présenteront pas en victimes expiatoires. En plus, les retours de trêve internationale sont toujours délicats à gérer pour un club comme le PSG, où la plupart des joueurs sont partis à droite et à gauche en sélection. Kang-in Lee est d’ailleurs revenu avec une blessure à la cheville. «On essaie d’adapter le travail en fonction des besoins de chacun. Ceux qui sont restés à Paris, ont eu un programme sportif différent. Ceux qui reviennent de sélection doivent récupérer et regagner en connexion», analyse Luis Enrique.
À noter que le troisième gardien Arnau Tenas, touché à une épaule avant la trêve, est toujours indisponible, tandis qu’Achraf Hakimi est «resté au repos (vendredi) en accord avec la direction sportive et le staff technique. Il effectuera son retour à l’entraînement dimanche». Après Saint-Etienne, donc. Quid de Marquinhos, dont la femme vient de faire une fausse couche ?
Paris invaincu jusqu’à la fin de saison ?
La quête d’une saison immaculée - ce qui serait une première en France - pourrait être un moteur. Ça ne l’a pas été jusqu’à maintenant, mais ça ne peut pas faire de mal de faire miroiter cette performance en forme de première en Ligue 1, terminer la saison sans la moindre défaite. Luis Enrique préfère toutefois mettre en avant son désir «d’utiliser ce moment pour que ces huit matchs servent à des objectifs globaux. L’un d’eux est d’être compétitif, on aime jouer et être compétitifs face à tous les adversaires. Avec humilité et respect pour les adversaires, notre intention est d’être prêts pour les deux ou trois mois qui restent. Il y a plusieurs compétitions, la Ligue 1, la Coupe de France et la Ligue des champions. Des compétitions sur lesquelles on veut aller au bout, c’est l’objectif».
Les calculs et les coups à trois bandes, c’est en tout cas pour le staff. Aux joueurs… de jouer. Et de gagner, de rester concentrés et sur les bons rails, de ne pas perdre les bonnes habitudes. Dans l’immédiat, il y a un titre en jeu. Du moins si l’OM s’incline à Reims et que Monaco-Nice s’achève sur un résultat nul. Les deux conditions nécessaires pour l’obtention d’un 13e sacre ce samedi, en plus d’une victoire parisienne. Les planètes vont-elles s’aligner ? Le monde ne s’arrêterait pas de tourner dans le cas contraire mais ce qui est pris n’est plus à prendre.