Le Parlement européen vote un assouplissement des règles environnementales pour l’industrie automobile
Les députés européens ont validé ce jeudi 8 mai un assouplissement des règles imposées aux constructeurs automobiles en matière d'émissions de CO2, afin de leur éviter des amendes en 2025. Ce mécanisme de flexibilité entre dans le cadre du plan de soutien à l'industrie automobile qu'avait annoncé début mars la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
Le dispositif, dénoncé par les écologistes, consiste à prendre en compte les émissions sur trois ans, de 2025 à 2027, au lieu d'une seule année. Cela offre un délai aux constructeurs en retard sur les objectifs et leur évite des pénalités à l'échéance du 31 décembre 2025. La mesure concerne la fabrication et la commercialisation de véhicules neufs, voitures et utilitaires légers.
Une mesure soutenue par la droite et les socialistes
Le texte adopté en session plénière à Strasbourg (458 voix pour, 101 contre, 14 abstentions) était soutenu par une majorité constituée de la droite (PPE), du groupe Socialistes et Démocrates ainsi que des centristes et libéraux de Renew. «La pression des constructeurs a été telle qu'il a été jugé nécessaire d'établir une moyenne sur trois ans au lieu de relever les compteurs le 31 décembre», a expliqué l'eurodéputé français (Renew) Pascal Canfin.
Pour le PPE, premier groupe du Parlement, l'eurodéputé Laurent Castillo a salué «une première étape pour renforcer le marché européen de l'automobile», actuellement éreinté par la concurrence des Chinois dans l'électrique. L'élu français a dit avoir désormais dans le viseur 2035, l'échéance pour l'interdiction de la vente dans l'UE des voitures à moteur thermique. «La prochaine étape sera de réviser cette obligation».
À l’inverse, l'écologiste Saskia Bricmont a accusé cet assouplissement sur les amendes de «retarder la commercialisation de véhicules électriques à prix abordables qui sont indispensables» pour les consommateurs européens. «C'est incompréhensible, c'est un énième recul dans la lutte contre le dérèglement climatique», a écrit cette élue belge dans un communiqué.
Du côté de l'extrême droite, le groupe Patriotes pour l'Europe - où siègent les élus français du RN - a jugé «insuffisante» cette flexibilité sur trois ans, appelant à «abroger complètement» le mécanisme d'amendes instauré par l'UE. «Les Européens n'adhèrent pas à la stratégie du tout électrique (...) quoiqu'en pensent les idéologues de Bruxelles», a lancé le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, devant la presse.