In-Memory, la messagerie qui permet de contacter ses proches après sa mort

Les proches de la personne décédée recevront automatiquement les messages qui leur sont destinés. fizkes / stock.adobe.com

Cette start-up française lance le 1er novembre une application qui permet d’enregistrer des messages, des vidéos et des audios qui seront envoyés après son décès. Une façon de faciliter le deuil, selon son fondateur.

Passer la publicité

Imaginez recevoir un message vocal d'un proche décédé. Beaucoup de personnes endeuillées en rêvent. La start-up française In-Memory l'a rendu possible. Cette application mobile, disponible à partir du 1er novembre, permet de programmer des messages qui s’envoient automatiquement après la mort de l’expéditeur. 

Christophe Marlot, fondateur d’In-Memory, a eu l’idée de ce projet à la mort de son frère. « Mon choc émotionnel a été renforcé par le choc matériel et la logistique de la gestion de l'après », raconte-t-il. Il voulait donc créer un outil polyvalent, qui permette à la fois de laisser une trace sentimentale à ses proches et d’anticiper les démarches administratives liées à son décès.

Une messagerie chiffrée

Concrètement, l’application prend la forme d’une boîte de messagerie, supportant du texte, de l’audio, des vidéos ou encore des fichiers PDF que l’utilisateur souhaite transmettre après sa mort. Un concept qui n’est pas sans rappeler la start-up Edeneo, qui proposait un coffre numérique où chacun pouvait enregistrer les données dont il voulait que ses proches héritent (photos de famille, codes d’accès, dernières volontés, etc). 

« Un ami m’a fait part de son envie de publier un livre posthume. Il lui suffira donc de le rédiger et de programmer l’envoi de son manuscrit à un éditeur grâce à In-Memory », s’enthousiasme Christophe Marlot. Si l’utilisateur ne se voit pas écrivain, il peut tout simplement enregistrer un message d’amour pour ses enfants ou donner des indications à son notaire concernant sa succession. 

«On ne sait rien de ce que les gens saisissent dans l’application», précise Christophe Marlot. La messagerie est en effet chiffrée de bout en bout afin de garantir la sécurité des contenus personnels, et éventuellement intimes, des utilisateurs.

Tout le fonctionnement d'In-Memory repose sur des «confiants», des personnes désignées par l'utilisateur et chargées de prévenir l'application lors de son décès. «Le déclenchement de la messagerie est instantané. Il ne dépend pas d'un certificat de décès », souligne Christophe Marlot. 

L’équipe d’In-Memory, qui compte pour le moment cinq personnes, a aussi prévu une fonctionnalité de «directives anticipées» pour envoyer des messages avant sa disparition selon son état de santé. « Si le projet de loi relatif à la fin de vie est voté l’Assemblée nationale, on peut imaginer qu’un utilisateur communiquera à un proche sa volonté de recevoir une substance létale en cas de maladie grave via l’application», se projette Christophe Marlot.

Des perspectives d’évolution

L’application peut être téléchargée gratuitement sur son téléphone mobile, mais il faut payer pour profiter d’In-Memory à son plein potentiel : 1,99 euro par mois (jusqu’à la mort ou la résiliation de l’abonnement) pour programmer cinq messages, ou 6,99 euros par mois pour des messages illimités. Et si vous ne prévoyez pas de succomber de sitôt, il vous faudra débourser la modique somme de 349 euros pour un abonnement illimité à vie.

Si les premiers résultats sont positifs, la start-up voudra organiser une levée de fonds. «Pour l’instant, je finance uniquement sur mes fonds propres. Les investisseurs étaient intéressés par le principe d’In-Memory, mais ils veulent voir que le produit tourne avant d’y engager des moyens», regrette le fondateur. Les fonds seront notamment consacrés à la promotion de l’entreprise à l’étranger.

Pour l’instant l’application n’est disponible qu’en français, anglais et allemand, mais l’équipe ambitionne de la traduire en portugais, espagnol, chinois, japonais et arabe d’ici un an. «On s’adresse avant tout à l’humain, donc on veut s’étendre dans le monde le plus rapidement possible», espère Christophe Marlot. In-Memory rêve déjà d’une longue vie.