«C’est une insulte à la Nation» : un homme allume sa cigarette avec la flamme du Soldat inconnu

Des touristes médusés, et un homme visiblement très à l’aise. Depuis mardi 5 août aux alentours de 7h30, une vidéo publiée sur les réseaux sociaux suscite l’ire des internautes. Devant une dizaine de personnes venues contempler la tombe du Soldat inconnu, sépulture installée sous l’arc de Triomphe depuis le 11 novembre 1920 à la mémoire des soldats morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale, un homme passe les barrières pour aller s’agenouiller sur le bouclier renversé où crépite la flamme. Et se servir du feu pour allumer sa cigarette, avant d’enjamber à nouveau les grilles, sans dire un mot ni se retourner.

Selon les informations recueillies par Le Figaro, la vidéo aurait été tournée par une touriste lituanienne lundi 4 août peu avant 21 heures, et postée pour la première fois sur le réseau social Tiktok dans la foulée, avant d’être massivement partagée sur Twitter. «Il n’avait pas l’air d’être alcoolisé ou sous l’emprise de la drogue. Au contraire, il était manifestement conscient de ce qu’il faisait, et fier de l’avoir fait», assure celle qui se présente comme l’auteur de la vidéo au Figaro.

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«Aucun respect», «je n’ai plus de mot», «mais dans quel pays vit-on ? Respectez nos morts», «c’est une insulte à la Nation», se sont insurgés les utilisateurs du réseau social X (ex-Twitter) tout au long de la journée, tout comme plusieurs responsables du Rassemblement national. «Ce geste souille la mémoire de nos soldats qui ont versé leur sang pour notre liberté», a dénoncé le député au parlement européen et porte-parole du parti Matthieu Valet. «Cette flamme ne symbolise pas seulement un souvenir : elle incarne le sacrifice de ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté. La profaner ainsi, c’est piétiner le respect et l’honneur», a de son côté réagit la députée de l’Eure du RN Katiana Levavasseur.

Allumée pour la première fois le 11 novembre 1923 par André Maginot, ministre de la Guerre et des Pensions sous le président Alexandre Millerand, trois ans après la mise en place de la tombe, la flamme du Soldat inconnu a un rôle hautement symbolique. «Sa palpitation atteindra ce haut résultat de contraindre tous les passants à une seconde de recueillement. Cette seconde les incitera à un rapide examen de conscience, à ce rappel des vertus nécessaires lorsque le devoir, l’honneur ou la simple nécessité nous appellent», avait imaginé l’écrivain et journaliste Gabriel Boissy (mort en 1949), qui avait lancé l’idée avant qu’elle ne soit reprise par deux ministres de l’époque, selon des propos rapportés sur le site Internet de l’association de la flamme.

Ravivée tous les jours à 18h30 selon un protocole précis, elle a déjà fait l’objet de dégradations par le passé, notamment lors de manifestations des Gilets Jaunes en 2018. L’article 225-17 du Code pénal prévoit que «la violation ou la profanation, par quelque moyen que ce soit, de tombeaux, de sépultures, d’urnes cinéraires ou de monuments édifiés à la mémoire des morts» est «punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende». Selon des informations transmises au Parisien, une enquête a été ouverte.