Notre critique de Novocaine: même pas mal!
On a découvert Jack Quaid en courageux héros malgré lui dans la série The Boys. Le fils de Meg Ryan et Dennis Quaid crève l’écran dans Novocaine, thriller culotté, drôle et plutôt violent signé du tandem Dan Berk et Robert Olsen.
Cette fois-ci, l’acteur prend sa revanche, puisque son personnage, Nathan Caine, possède un drôle de superpouvoir : il ne ressent pas la douleur en raison d’une maladie génétique rare qui le force à mener une vie tout ce qu’il y a de rangée. Ses copains de classe l’ont même surnommé Novocaïne, du nom de cet analgésique local utilisé pour atténuer la douleur.
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Timide gérant adjoint d’une succursale bancaire à San Diego, Nate est une sorte d’ermite forcé. Ce grand sensible, insensible à la moindre souffrance, vit comme un « enfant bulle ». Chez lui, les coins des meubles sont recouverts de balles de tennis crevées. Il n’ingurgite aucune nourriture solide, se contentant de boire des Milk Shake vanille, de peur de se manger la langue. Dans sa montre, cet hypocondriaque à plein temps s’est programmé des alarmes lui rappelant d’aller aux toilettes.
Furieuse cavale
Dans son travail, il ne fraternise jamais avec ses collègues… mis à part Sherry (Amber Midthunder), une jeune et jolie employée dont il tombe éperdument amoureux. Le lendemain, à peine arrivé au travail, alors qu’il compte faire une grande déclaration d’amour à sa dulcinée, un groupe de braqueurs opère un sanglant hold-up et repart avec la jeune femme en otage. Pas de douleur, pas de limites ! Le craintif Nate se transforme en justicier.
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L’action s’enchaîne sur un tempo trépidant. Avec une forme d’humour décalée, le duo de réalisateurs concocte un thriller concept d’un nouveau genre. Notre antihéros va utiliser sa faiblesse comme une force. Prince charmant d’une candeur désarmante, Nate se mue progressivement en vengeur maladroit mais impitoyable. Une furieuse cavale s’engage dans le sillage de la saga John Wick . Le personnage va enchaîner d’interminables raclées tout au long du film. Chaque blessure, chaque séquence de torture apporte simultanément son lot d’horreur et de rigolade. À ce titre, la scène de la maison piégée d’un « survivaliste » ou celle chez le tatoueur sont de vrais morceaux d’anthologie.
Les concepteurs des effets spéciaux à l’ancienne, qui ont voulu rendre hommage à des classiques tels que Piège de cristal ou L’Arme fatale, ont mis au point le « nate-fu », une sorte d’art martial improvisé. Cette forme de lutte de survie permet au personnage de se servir de son incapacité à ressentir la douleur pour prendre tous les risques. Le tout en utilisant les objets les plus improbables en guise d’armes. Même si le film est à déconseiller aux âmes sensibles, le mélange des genres opère avec jubilation, faisant de cette comédie d’action gore et sentimentale un moment de cinéma totalement irréaliste, mais diablement amusant et romanesque.
La note du Figaro: 2/4