Ni «diabolisation» ni «émerveillement» : pour François Fillon, Trump n’est pas «Captain America» et sera «vite confronté à la réalité»

Ni «diabolisation» ni «émerveillement» : pour François Fillon, Trump n’est pas «Captain America» et sera «vite confronté à la réalité»

L’ancien premier ministre François Fillon. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Dans une analyse publiée ce mardi sur les réseaux sociaux, l’ancien premier ministre souhaite «bonne chance» au nouveau président américain, dont la victoire «populaire» s’est produite au grand dam d’«élites déconnectées».

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Sa parole est extrêmement rare et ne se limite plus qu’aux grandes questions internationales. Huit ans après son échec à la présidentielle de 2017, François Fillon est sorti du silence ce mardi soir au lendemain de l’investiture de Donald Trump aux États-Unis. Alors que le milliardaire républicain a fait son «come-back» ce 20 janvier à la Maison-Blanche, les causes de son élection contre la démocrate Kamala Harris ont été largement disséquées, dans la foulée de sa victoire début novembre.

Une vague de commentaires qui n’empêche pas l’ancien chef de gouvernement de Nicolas Sarkozy (2007-2012) d’apporter sa propre contribution sur le réseau social X. Ne souhaitant pas s’inscrire dans la lignée des «réactions démesurées» de ces dernières heures, «qui illustrent nos faiblesses et notre déclassement», le Sarthois a jugé que Donald Trump «a gagné les élections parce que les Américains ne supportaient plus l’immigration totalement incontrôlée, les folies wokistes» ainsi que «le risque de se voir entraîner dans des guerres multiples qui pourraient amorcer un conflit mondial». Cette victoire, François Fillon la qualifie d’ailleurs de «populaire», y voyant une forme de revanche sur les «élites déconnectées qui croient détenir la vérité alors qu’elles enchaînent les échecs.»

Si l’ancien ministre du Travail vante le caractère symbolique du retour au pouvoir de l’homme d’affaires, il met en garde ses partisans, qu’ils soient Français ou étrangers. «Donald Trump n’est pas “Captain America”», raille François Fillon en référence au célèbre personnage de super-héros, évoluant dans l’univers Marvel. Pour lui, le président américain «sera vite confronté à des réalités économiques, sociales et géopolitiques qui repousseront l’horizon de l’Âge d’or» qu’il a lui-même proclamé lundi dans son discours d’investiture au Capitole.

Face aux «ambitions légitimes des États Unis» qui font planer aux quatre coins de la planète la menace d’une guerre commerciale, François Fillon appelle, à l’image d’autres responsables politiques, la France et le Vieux continent au sursaut. «Redresser nos finances publiques, réduire la fiscalité, tailler dans les réglementations qui stérilisent l’innovation, protéger l’Europe des ingérences américaines qui menacent en permanence nos entreprises, assurer notre indépendance énergétique et bâtir un système de sécurité européen»... L’ancien premier ministre ne manque pas de propositions en la matière.

Donald Trump a beau être une figure extrêmement clivante, qui enthousiasme ses soutiens et ulcère au plus haut point ses détracteurs, François Fillon refuse d’être aussi tranché sur son cas. «En diabolisant le président des États Unis ou en s’émerveillant de la brutalité de son projet, on acte notre vassalisation», s’est lamenté l’ex-hôte de Matignon, qui souhaite toutefois «bonne chance» à Donald Trump pour les quatre prochaines années.