«La fatigue du Vendée Globe est toujours là», du ponton au vélo, Violette Dorange une navigatrice sur le Tour de France
«J’ai un peu mal aux pieds. Cette sortie était une grande première pour moi.» Violette Dorange a pour une fois délaissé les pontons pour rejoindre la caravane du Tour de France le temps d’une étape. La jeune navigatrice, benjamine de la flotte du dernier Vendée Globe qu’elle a achevé à la 25e place a couvert le contre-la-montre remporté par Remco Evenepoel mercredi. Quelques coups de pédale pour la bonne cause au soutien de l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque qui récolte des fonds pour permettre aux enfants malades d’être opérés.
Sur le vélo et dans une voiture suiveuse
L’occasion pour la native de Rochefort de constater que sa cote de popularité, immense après le tour du monde, était restée intacte le long des routes même s’il était parfois difficile de la distinguer sous ses lunettes de soleil et son casque duquel sortait la couette blonde. «C’est incroyable. C’est la première fois de ma vie que je viens sur le Tour et j’espère pouvoir revenir l’année prochaine. Le public, l’organisation, la caravane, c’est assez fou et en plus j’ai roulé avec la légende Bernard Hinault», a commenté la navigatrice qui a profité de son passage en Normandie pour suivre le chrono dans une voiture suiveuse au cours de l’après-midi. «C’était assez impressionnant, j’ai appris plein de choses sur leur préparation, la nutrition, la gestion du vent et les sacrifices qu’ils doivent faire dans leur vie personnelle. Ils ne peuvent pas aller à la plage par exemple parce que cela dessèche leur peau et ils évitent de se baigner parce que l’eau, paraît-il, ramollit les muscles. Moi qui navigue tout le temps sur l’eau je ne le savais pas !»
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Violette Dorange
Cinq mois quasiment jour pour jour après son arrivée aux Sables-d’Olonne, Violette Dorange avoue ne pas avoir entièrement récupéré physiquement de sa circumnavigation. «Ça a été très intense. Et encore aujourd’hui, je n’arrive pas à récupérer de toutes ses émotions et la fatigue est toujours là», détaille-t-elle. «J’ai eu très peu de temps de disponible avec ma famille et mes proches depuis l’arrivée parce que le rythme continue à fond. Il y a énormément de propositions qui sont aussi intéressantes. Ça m’a ouvert plein de portes mais j’ai dû dire non à beaucoup de sollicitations d’ailleurs. ça fait parfois mal au cœur parce que beaucoup d’écoles m’ont demandé de passer dans les classes et malheureusement je n’ai pas pu le faire à chaque fois.»
Pas le temps de souffler, la jeune skippeuse a pris part il y a quelques jours sur son Imoca à la course des Caps, une épreuve en équipages autour des îles britannique. Une mise en bouche avant le gros morceau de la fin d’année, la Transat Café l’OR (ex-transat Jacques Vabre dont le départ sera donné le 26 octobre) qu’elle couvrira en tandem avec Samantha Davies sur le monocoque Initiatives Cœur avant, plus tard, de reprendre seul le flambeau.
La Transat Café l’OR en ligne de mire
«J’ai appris plein de choses sur ce nouveau bateau différent du précédent que j’avais sur le Vendée Globe. C’était un bateau à dérive avec un comportement assez classique. Avec ce bateau à foils, c’est différent : la vitesse est doublée, il y a beaucoup plus de chocs et ça bouge beaucoup plus dans le bateau. C’est impressionnant. J’apprends énormément auprès de Samantha. Il va falloir progresser vite car il y a ce gros événement qui arrive à la fin de l’année.»
Un plat de résistance que la navigatrice abordera avec un nouveau statut et de nouveaux moyens puisque son bateau est plus récent et plus performant que le dernier sur le Vendée Globe. Mais la reine des réseaux sociaux assure que rien n’a changé dans sa tête : «J’ai toujours ce côté aventurière, ce côté guerrière aussi, quand on doit aller réparer quelque chose qui ne va pas sur le bateau. Je veux aussi continuer à profiter des paysages comme je l’ai fait sur le Vendée Globe même si désormais j’ai aussi envie de challenger les autres.... Tout ça je veux continuer à le partager avec le public à terre.»