Arrivé aux sports de combat «par pur hasard», Ciryl Gane (35 ans) qui tente samedi pour la troisième fois de sa carrière de devenir champion de l'UFC, a fait progressivement de la conquête du titre son grand objectif, explique-t-il dans un entretien à l'AFP. Après deux échecs, contre Francis Ngannou en 2022 puis Jon Jones en 2023, Gane, 35 ans, affronte le Britannique Tom Aspinall à Abu Dhabi pour le titre des lourds. «Aujourd'hui c'est une quête personnelle, je ne le fais pas pour les gens, je le fais réellement pour moi», dit-il.
«C'est un beau titre pour les journaux, jamais deux sans trois... la réalité, c'est que je suis dans le top de la division depuis déjà pas mal d'années. Si on regarde d'autres catégories, on se rend compte qu'il y a énormément de gars de très haut niveau qui ont toujours gravité autour de la ceinture, mais qui ne l'ont jamais eue. Et les gars continuent à combattre et ne perdent jamais leur motivation. C'est bien pour les gros titres, pour raconter une histoire, mais la réalité est toute autre», ajoute Ciryl Gane.
Passer la publicitéJe n’ai jamais autant appris qu’après le combat contre Jon Jones
Ciryl Gane
Depuis sa défaite face à Jon Jones, il y a plus de deux ans, «Bon Gamin» a plus de «maturité». «Dans une vie de sportif, je pense que c'est bien de connaître la défaite, ça t'apporte énormément. Personnellement, je n'ai jamais autant appris qu'après le combat contre Jon Jones. J'ai commencé les sports de combat par pur hasard, j'ai commencé à faire des compétitions et très rapidement ça a fonctionné pour moi. Le gars arrive comme un cheveu sur la soupe et il gagne tout face à tout le monde. C'est limite injuste. Quand tu commences le MMA à 28 ans, qu'à 29 ans tu es déjà à l'UFC, que deux ans après tu as déjà la ceinture intérimaire... Donc quand tout va bien, quand tout le monde t'encense, tu ne fais pas d'introspection réelle, il n'y a pas de remise en question réelle comme tu peux avoir face à une défaite lourde comme j'ai pu avoir face à Jon Jones.»
Le Vendéen à l’occasion de devenir le premier Français à obtenir le titre de champion incontesté au sein de l’UFC. Un titre qu’il n’avait jamais imaginé pouvoir convoiter à ses débuts : «Je n'ai jamais été ce gars qui rêvait d'être le meilleur combattant du monde. Au début, quand je commence, je commence par la boxe thaï et je le fais parce que ça me ramène un petit peu d'argent. J'ai trouvé une voie où je gagne de l'argent par le sport et je peux payer mon loyer avec. Quand je gagnais 1500 euros, je disais à ma femme : On est les rois du monde ! Mais quand tu continues, tes objectifs changent. Tu commences à évoluer, tu commences à gagner plus de sous, tu commences à intégrer des organisations, les objectifs changent. Mais la réalité c'est que quand j'ai commencé, je n'avais pas comme objectif d'être champion du monde de MMA, je ne savais même pas ce qu'était le MMA.»
J’aurais très bien pu tourner le dos et dire : Merci tout le monde, allez ciao
Ciryl Gane, au sujet de sa défaite contre Jon Jones
«Même quand j'ai intégré l'UFC, à aucun moment, je disais que j'allais être le meilleur de la catégorie. Non, je faisais mes armes, je venais tout juste d'arriver dans le paysage, je ne voulais pas prétendre à quoi que ce soit. Ce qui m'intéressait, c'était le combat suivant, et j'allais tout faire pour gagner le combat suivant. Mais à un moment donné, tu arrives tellement haut, tellement proche de la ceinture. Et puis il y a des choses qui font que tu gardes la motivation, en l'occurrence avec tous les aléas que j'ai eus, notamment le combat contre Jon Jones, j'aurais très bien pu tourner le dos et dire : Merci tout le monde, allez ciao. Il y a une partie de moi qui était fâchée. Je suis quelqu'un de polyvalent dans la vie, je suis persuadé de pouvoir faire plein d'autres choses. Mais les objectifs changent au fur et à mesure. Aujourd'hui, ma quête, c'est d'avoir la ceinture. Aujourd'hui c'est une quête personnelle, je ne le fais pas pour les gens, je le fais réellement pour moi.»