Ligue des champions : Paris s'offre une victoire de prestige et se pose en favori
Magistral dans le stade bouillonnant d'Anfield, le PSG a fait chuter, mardi 11 mars, le géant Liverpool au bout d'un combat gagné de sang-froid et aux tirs au but (4-1) pour prolonger son aventure jusqu'en quarts de finale de Ligue des champions.
Après la déconvenue du match aller perdu 1-0, les Parisiens ont réussi à dompter l'hostilité d'un stade mythique et conservé des nerfs d'acier jusqu'au bout de la nuit. Le PSG a remporté la manche retour sur un but d'Ousmane Dembélé, un de plus, qui a donné droit à une prolongation, des tirs au buts et une qualification pour les quarts de finale méritée.
"On a vraiment mérité la qualification sur les deux matches, il n'y a pas photo", a estimé le capitaine Marquinhos. "On a fait un grand match", a-t-il insisté au micro de Canal+, "ça montre la valeur de l'équipe", capable de "venir s'imposer ici avec une équipe si jeune, une des plus jeunes de cette Ligue des champions".
Au cours de la séance fatidique, le gardien italien Gianluigi Donnarumma n'a pas tremblé pour repousser les tentatives de Darwin Nunez et Curtis Jones avec, dans son dos, 3 000 supporters parisiens euphoriques et extatiques.
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"Cela nous renforce"
Grâce à sa qualification de prestige, le PSG s'avance vers la suite de la Ligue des champions avec un nouveau statut. "L'équipe qui passe ce soir acquiert un statut particulier... Cette compétition est difficile à gagner, il faut le garder à l'esprit, mais tout cela nous renforce", a tenu à tempérer Luis Enrique, très calme devant la presse après avoir exulté sur le terrain avec son staff et ses joueurs.
Dans les couloirs d'Anfield, le dirigeant qatari Nasser al-Khelaïfi a également souhaité freiner les ardeurs. Le PSG favori ? "On est encore loin de ça. Il faut être humble aussi. On a une équipe avec des jeunes joueurs, on veut construire quelque chose", a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que ses joueurs avaient "écrit l'histoire du PSG".
Car cette qualification s'inscrit dans la lignée d'une petite poignée de matches mémorables de Paris dans la compétition reine qu'il espère tant conquérir : l'élimination du Barça de Johan Cruyff en quarts de finale en 1985, la victoire en prolongation en huitièmes face à Chelsea à Stamford Bridge en 2015 et la qualification en demi-finale après avoir sorti le Bayern en 2021.
Des adversaires potentiels à sa portée
Le club français n'a pas encore d'étoile européenne sur son maillot rouge et bleu, mais il pourra espérer s'en rapprocher au tour suivant. Il défiera en effet en quarts de finale Aston Villa ou Club Bruges, deux clubs largement à sa portée, ce qui peut laisser entrevoir une nouvelle demi-finale, la deuxième en deux ans.
Grâce à un état d'esprit magistral et à un jeu d'un très haut niveau, Paris donne le sentiment de n'avoir plus vraiment de limites cette saison et a marqué un grand coup, encore plus qu'en quarts de finale la saison dernière contre le Barça (défaite 3-2 au Parc, puis victoire 4-1 à Montjuïc), tant ses joueurs ont grandi et jouent bien ensemble.
"L'an dernier, nous avons perdu en demi-finale avec six tirs sur les poteaux (contre Dortmund). Nous sommes quarts-de-finaliste maintenant, mais ce n'est pas une compétition qui récompense la régularité, sinon nous serions parmi les mieux placés pour gagner, car nous sommes très stables. Mais ce type de match fait grandir l'équipe", a insisté Luis Enrique.
"On n'a pas de limites"
Paris a largement fait déjouer les statistiques. Cette saison, plusieurs grands d'Europe (Manchester City, Real Madrid et Leverkusen) n'ont pas réussi à gagner à Anfield, où Liverpool ne s'est incliné qu'une seule fois, en septembre en Premier League. Le PSG n'avait de son côté jamais remporté une séance de tirs au but en coupe d'Europe (une seule perdue en 2002 face aux Glasgow Rangers), mais a bénéficié d'un Gianluigi Donnarumma impérial.
"Ils ont la capacité de faire mal à n'importe quel adversaire, leurs attaquants sont très bons, et leur coach en fait une très bonne équipe", a commenté mardi soir Virgil van Dijk, le capitaine des Reds, sans doute impressionnés par la conservation de balle, le pressing à la perte et le perpétuel mouvement des Parisiens, mais aussi et surtout, à Anfield, par la rapidité des attaquants et la solidarité de tous.
"On n'a pas de limites, mais il faut toujours s'améliorer, ne pas s'arrêter là. Ce match aurait pu être une finale mais c'est les huitièmes de finale, il reste encore beaucoup de boulot", a lancé Marquinhos, qui sera malheureusement suspendu pour le quart de finale aller le 8 avril.
Une échéance que Paris pourra préparer l'esprit apaisé en championnat, le club de la capitale, invaincu en Ligue 1, comptant 16 points d'avance sur son premier poursuivant, Marseille, qu'il recevra dimanche, le sourire aux lèvres.
Avec AFP