Guerre à Gaza : des frappes israéliennes sur Gaza, des tensions à la frontière Israël-Liban

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Aux premières heures vendredi 14 juin, des témoins ont fait état de frappes israéliennes dans différents secteurs de la bande de Gaza, notamment dans le centre de l'enclave. En parallèle au Liban, l'Agence de presse nationale (Ani) a fait état, vendredi, de la mort d'une civile et de nombreux blessés dans une frappe de jets israéliens près de Tyr, dans le sud du pays, après des frappes la veille du Hezbollah libanais dans le nord d'Israël.

Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé, jeudi, au sommet du G7 que la France, les États-Unis et Israël allaient travailler en format "trilatéral" sur la feuille de route française pour contenir les tensions à la frontière israélo-libanaise.

Le plan propose notamment un arrêt des violences des deux côtés et le retrait des forces Al Radwan, unité d'élite du mouvement chiite libanais Hezbollah, et des autres groupes armés à dix kilomètres de la frontière avec Israël, selon des responsables libanais.

(g-d) Des dirigeants du G7 lors d'une réunion.
(g-d) Le président du Conseil européen, Charles Michel, le chancelier allemand, Olaf Scholz, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, le président français, Emmanuel Macron, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Borgo Egnazia, le 13 juin 2024 en Italie. © Ludovic Marin, AFP

Or le Hezbollah, qui dit mener des bombardements ces deux derniers jours en représailles au décès d'un de ses hauts commandants dans une frappe israélienne, refuse à ce stade de s'engager dans des pourparlers tant qu'il n'y aura pas de cessez-le-feu durable à Gaza.

Un plan de trêve annoncé le 31 mai par Joe Biden, principal allié d'Israël, n'a pas réussi jusqu'à présent à se concrétiser, le gouvernement israélien et le mouvement islamiste palestinien Hamas campant sur leurs positions intangibles.

"Tueries et famine"

"Qu'avons-nous gagné de cette guerre à part tueries, destructions, extermination et famine ?" s'exclame Oum Chadi, une Palestinienne de 50 ans, en pressant le Hamas de "mettre un terme à la guerre immédiatement, sans chercher à contrôler et diriger Gaza".

Alors que les espoirs d'un cessez-le-feu ont été régulièrement déçus, des habitants de Gaza, comme Oum Chadi, critiquent le Hamas et réclament une trêve à l'heure où le territoire palestinien dévasté est en proie à une crise humanitaire majeure avec une menace de famine.

Deux femmes et une fillette palestiniennes se tiennent à côté d'un poêle allumé dans le centre de la bande de Gaza, le 13 juin 2024.
Deux femmes et une fillette palestiniennes se tiennent à côté d'un poêle allumé dans le centre de la bande de Gaza, le 13 juin 2024. © Bashar Taleb, AFP

À Jérusalem, des étudiants brandissant des photos d'Israéliens enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre Israël et retenus à Gaza, ont eux aussi appelé le gouvernement de Benjamin Netanyahu à arrêter la guerre et à rapatrier les otages lors d'une manifestation devant le Parlement.

Mais Benjamin Netanyahu a maintes fois dit sa détermination à poursuivre la guerre jusqu'à la défaite du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne.

"Combats de rue"

Jeudi, des tirs d'artillerie nourris et des frappes aériennes ont aussi visé plusieurs secteurs, notamment Rafah dans le sud de la bande de Gaza, selon des correspondants de l'AFP sur place.

La branche armée du Hamas a affirmé être engagée dans des combats de rue dans l'ouest de Rafah où des témoins ont signalé des tirs d'hélicoptères Apache. D'autres ont décrit "une nuit très violente" dans la ville.

Les Palestiniens poursuivent leurs tâches quotidiennes, alors que la fumée s'élève après le bombardement israélien de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 juin 2024.
Les Palestiniens poursuivent leurs tâches quotidiennes, alors que la fumée s'élève après le bombardement israélien de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 juin 2024. © Eyad Baba, AFP

Israël avait présenté son offensive terrestre lancée le 7 mai à Rafah comme indispensable pour éliminer le Hamas, mais les combats ont repris ces dernières semaines dans plusieurs autres régions de Gaza, notamment dans le centre où trois corps ont été retrouvés dans une maison bombardée, selon la Défense civile.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par l'attaque lancée par le Hamas depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1 194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a fait 37 232 morts dont 30 ces dernières 24 heures, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Blocages sur un cessez-le-feu

Les États-Unis s'efforcent d'obtenir un accord basé sur le plan annoncé par Joe Biden qui prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages retenus à Gaza et de la libération de Palestiniens emprisonnés par Israël.

Joe Biden a présenté ce plan comme émanant d'Israël. Mais Benjamin Netanyahu l'a jugé incomplet en réaffirmant la détermination de son gouvernement à détruire le Hamas et de libérer tous les otages.

De son côté, le Hamas a transmis aux pays médiateurs une première réponse qui n'a pas été divulguée. Selon une source proche des discussions, elle contient des "amendements" au plan, incluant "un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de Gaza". Des exigences qu'Israël a toujours rejetées.

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a déclaré mercredi à Doha, dernière étape d'une énième tournée au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, que "certains changements" réclamés par le Hamas étaient "réalisables, d'autres pas".

En marge du sommet du G7 en Italie, Joe Biden a accusé le Hamas de bloquer tout accord de trêve. "J'ai soumis une proposition approuvée par le Conseil de sécurité, par le G7, par les Israéliens, et le principal obstacle à ce stade est le Hamas qui refuse de signer, même s'ils ont proposé quelque chose de similaire", a-t-il dit.

Avec AFP

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