Nouveau premier ministre : Matignon toujours sans locataire, Macron au pied du mur

Le direct

«Nouveau premier ministre: au suivant...» : l’éditorial d’Yves Thréard

Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand, Michel Barnier, David Lisnard, Thierry Beaudet… La fâcheuse impression qu'Emmanuel Macron joue l'avenir de la France sur un coup de dés est de plus en plus forte. Est-ce ainsi que vit une grande démocratie ? Quel triste spectacle ! Quel désolant et interminable vaudeville pour trouver un premier ministre !

Et quelle humiliation pour celui qui prétendait faire la leçon à tout un pays pour moderniser ses mœurs politiques», le conduire sur le chemin du «nouveau monde» !

Le Rassemblement national, arbitre entre les candidats au poste de premier ministre

Ces journées non conclusives ont mis en lumière un fait politique que certains avaient négligé dans le camp présidentiel : le pouvoir de nuisance du Rassemblement national, qui, à défaut d'avoir emporté les élections législatives, est doté d'un sérieux droit de regard sur le futur locataire de Matignon, fort de ses 126 députés. Comme un boomerang du «front républicain» constitué contre lui au début de l'été.

Marine Le Pen a par exemple fait savoir qu'elle censurerait immédiatement un gouvernement Xavier Bertrand. Sébastien Chenu, lui, se marre. « Parce qu'on a été silencieux ces dernières semaines, tout le monde a pensé qu'on ne comptait pas. Il a suffi que Marine Le Pen parle pour que tout le monde comprenne que nous sommes au centre du jeu », exulte le député RN du Nord, ancien vice-président de l'Assemblée nationale.

Michel Barnier, David Lisnard, Didier Migaud... Les nouveaux noms qui circulent pour Matignon

Les profils des ex-socialistes Didier Migaud, qui préside la Haute Autorité pour transparence de la vie publique (HATVP), et Pierre Moscovici, à la tête de la Cour des comptes, sont évoqués... Mais sans enthousiasme.

Une partie de la droite pousse l'ex-ministre et ex-commissaire européen Michel Barnier, un profil qui ne déplaît pas au secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler. Jean-Louis Borloo s'active auprès de ses interlocuteurs, mais n'a pas reçu de coup de fil d'Emmanuel Macron. Pas plus que le maire LR de Cannes, David Lisnard, encouragé par certains organes de presse. «Une bulle médiatique», préfère balayer lui-même le président de l'Association des maires de France (AMF).

Une sage prudence, alors que dans cette véritable foire politique, la durée de vie des ballons de baudruche n'a jamais été aussi courte que ces derniers jours.

Ce sont à présent les noms de Michel Barnier ou encore Pierre Moscovici qui circulent pour entrer à Matignon. LUDOVIC MARIN / AFP

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Contrairement à ce qui était attendu encore en début d'après-midi, Emmanuel Macron n’a toujours pas désigné son nouveau premier ministre, deux mois après les élections législatives du 7 juillet.

La capacité à ne pas être renversé d'emblée par une motion de censure, motif invoqué pour refuser la nomination de la candidate du Nouveau front populaire Lucie Castets, reste à l'ordre du jour.

Les publications apparaîtront ici

À retenir

- Contrairement à ce qui était attendu encore en début d'après-midi, l'Élysée a renoncé à une annonce mercredi soir, près de deux mois après le deuxième tour des législatives. La capacité à ne pas être renversé d'emblée par une motion de censure, motif invoqué pour refuser la nomination de la candidate du Nouveau front populaire Lucie Castets, reste à l'ordre du jour. Et ce critère pourrait être venu à bout des hypothèses Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve, dont les noms étaient cités mardi soir à l'Élysée.
- Tout à recommencer, donc ? Mercredi soir, le nom de Michel Barnier, 73 ans, qui fut aussi ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac et négociateur du Brexit au nom de l'Union européenne, circulait avec insistance. Le nom de Michel Barnier, qui comme Xavier Bertrand avait concouru à la primaire de la droite en 2021, circulait déjà depuis l'été, parmi les noms égrenés par le président devant certains de ses interlocuteurs.
- Samedi, une manifestation est prévue à Paris contre le «coup de force de Macron» à l'appel de plusieurs organisations étudiantes, rejointes par La France insoumise, le PCF ou encore les Écologistes.
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