L’ONU juge « inacceptable » le rejet par Israël d’un État palestinien, famine imminente, un émissaire de Biden au Caire… les dernières infos de la guerre à Gaza

Les propos du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui avait réaffirmé la semaine dernière son rejet d’une « souveraineté palestinienne » ont été jugés « inacceptables » par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. « Ce refus, et le déni du droit du peuple palestinien à avoir un État, pourrait prolonger indéfiniment un conflit qui est devenu une menace majeure pour la paix et la sécurité internationales », en exacerbant « la polarisation » et en encourageant « les extrémistes partout », a-t-il martelé devant le Conseil de sécurité des Nations unies, à New York, en présence de nombreux ministres des Affaires étrangères.

Le refus répété et assumé au plus niveau du gouvernement israélien de voir advenir un État palestinien aux côtés d’Israël a suscité la réprobation de nombreux dirigeants, y compris parmi ses alliés historiques, qui ont apporté un soutien inconditionnel à sa guerre aveugle menée depuis plus de trois mois contre Gaza. À commencer par les États-Unis. La sous-secrétaire d’État américaine pour les droits humains Uzra Zeya a ainsi affirmé : « C’est la conviction forte du président Biden que deux États, avec la garantie de la sécurité d’Israël, sont la seule voie vers une paix durable. »

Le nouveau ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a également soutenu la nécessité d’un État palestinien : « Je dois dire à Israël, qui connaît l’amitié du peuple français, qu’il faut un État palestinien, que les violences envers le peuple palestinien, notamment celles des colons extrémistes, doivent cesser, et que le droit international s’impose à tous », a-t-il affirmé au cours de cette réunion du Conseil de sécurité qu’il présidait.

La guerre livrée par Israël contre Gaza a remis au cœur du conflit la question d’un État palestinien, même si de nombreuses voix dénoncent une promesse devenue intenable, en raison de la multiplication des colonies qui ont, au cours des dernières décennies, fragmenté le territoire accordé par les résolutions de l’ONU aux Palestiniens.

Un émissaire de Biden au Caire pour discuter d’une « pause » à Gaza

Brett McGurk, un émissaire du président américain Joe Biden est arrivé au Caire, le 24 janvier, pour discuter d’une « pause » dans la guerre livrée à Gaza. La capitale égyptienne sera la première étape d’une tournée, dont l’objectif affiché est d’obtenir la libération des otages enlevés par le Hamas en contrepartie « d’une pause humanitaire d’une certaine durée ». Selon John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain. « Nous serions tout à fait favorables à une pause plus longue que la semaine que nous avions obtenue précédemment si cela nous donne l’occasion de faire sortir les otages et de faire rentrer plus d’aide humanitaire dans la bande de Gaza », a-t-il ajouté.

Gaza, menacée de famine imminente

La situation à Gaza est en effet tragique et les alertes des humanitaires reflètent un désespoir croissant face à l’inertie internationale. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), Gaza est ainsi « menacée d’une famine imminente ». Le PAM met en cause les combats incessants et les obstacles imposés par l’armée israélienne qui entravent l’acheminement de l’aide alimentaire au sein de l’enclave palestinienne, 70 % des demandes de livraison de nourriture au nord de Gaza auraient ainsi été rejetées, selon le PAM, dont une représentante s’est exprimée le mardi 23 janvier.

Les alertes n’ont pourtant pas manqué. Déjà en décembre, l’agence onusienne avait fait état de la situation catastrophique pour les 2,2 millions de personnes vivant à Gaza, qui se trouvaient à un niveau d’insécurité alimentaire aiguë, voire pire.

« Plus d’un demi-million de personnes à Gaza sont confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire catastrophiques et le risque de famine augmente chaque jour, car le conflit limite la fourniture d’une aide alimentaire vitale pour les personnes dans le besoin », a souligné Abeer Etefa, la porte-parole du PAM pour le Moyen-Orient lors du briefing régulier de l’ONU à Genève, le 23 janvier, ajoutant : « Chaque jour qui passe on évolue, bien sûr, vers une situation encore bien plus catastrophique », où « nous voyons les gens devenir plus désespérés ».