«Robert Badinter, une vie de combats»
Dans le tourbillon de l’actualité, rares sont les hommes ou les femmes qui sont statufiés de leur vivant. Robert Badinter était de ceux-là. Bien sûr, il avait eu rendez-vous avec l’histoire. L’occasion n’est pas donnée à tout le monde. Lui avait su la saisir, grâce à François Mitterrand. Le 17 septembre 1981, à une époque où le peuple dans sa grande majorité réclamait la mort de l’assassin pour l’exemple - quand il ne criait pas vengeance -, il avait obtenu l’abolition de la peine capitale. De sa voix grave, à la tribune du Palais Bourbon, l’avocat fraîchement nommé garde des Sceaux avait plaidé la cause qu’il défendait avec l’éloquence du cœur. L’image d’un homme de conviction - «absolue», disait-il - s’est alors enracinée dans les consciences. Même parmi les plus rétifs à la disparition de l’échafaud. L’épisode ne le rendra pas populaire alors que la criminalité ne faisait déjà qu’augmenter. Mais l’orateur passionné, habité, marquera les esprits.
Ce caractère déterminé, Robert Badinter…