C’est un cri de colère. Mathilde Lacombe, cofondatrice de la marque des cosmétiques Aime, a annoncé ce jeudi sur LinkedIn sa décision de retirer ses produits du BHV Marais. La raison ? L’arrivée de Shein, géant chinois de l’ultra fast-fashion, dans le grand magasin historique du cœur de Paris. «Je suis profondément choquée de voir un grand magasin parisien historique comme le BHV Marais accueillir Shein dans ses murs», écrit la célèbre entrepreneuse, suivie par 159.000 abonnés sur Instagram.
Pour celle qui défend depuis des années «une industrie de la mode et de la beauté plus responsable, plus respectueuse des personnes et de la planète», il s’agit d’une question de cohérence. Sa marque Aime, lancée avec François Morrier, prône des valeurs diamétralement opposées à celles du mastodonte chinois. D’un côté, une entreprise française qui mise sur la qualité et la durabilité. De l’autre, Shein, symbole de la fast-fashion poussée à l’extrême, avec ses milliers de nouvelles références quotidiennes et ses prix défiant toute concurrence.
Passer la publicitéUn signal «très négatif»
L’ancienne directrice de Birchbox ne mâche pas ses mots. «Nous ne pouvons pas fermer les yeux. En intégrant Shein, le BHV envoie un signal très négatif à l’ensemble du secteur», assène-t-elle. Une critique frontale qui vise directement la stratégie commerciale du grand magasin et celle de cinq Galeries Lafayette de province (Dijon, Grenoble, Reims, Limoges et Angers). «Je pense qu’il est de notre responsabilité, en tant que marques, de nous positionner clairement», explique-t-elle encore.
Mais Mathilde Lacombe ne veut pas en rester là. «J’invite toutes les marques partageant ces convictions à réfléchir à cette décision avec nous», lance-t-elle à ses pairs. «Nos choix collectifs construisent l’avenir de notre industrie», insiste l’entrepreneuse. Puis de conclure : «Qui nous suit ?»
Cette fronde intervient alors que Shein multiplie les initiatives pour s’implanter physiquement en France. Après l’ouverture d’espaces aux Galeries Lafayette, le géant chinois poursuit son offensive sur le territoire français. Une stratégie qui divise profondément le secteur.