5 ans après le covid : comment le monde est passé du complotisme à l’ère de la post-vérité
Un âge d’or du pire. Du confinement aux campagnes de vaccination, la période marquée par le Covid a été l’une des plus fertiles de l’histoire en matière de théories conspirationnistes. De la création du virus par un laboratoire chinois visant à décimer la population à l’idée d’un vaccin injectant la 5G pour mieux contrôler les foules, même les thèses plus farfelues ont trouvé un écho inédit dans la population, française comme mondiale. « En grande période d’incertitude, on cherche des réponses. Or, en 2020, on ne connaît rien du virus, il y a des morts et aucun traitement connu. Tout était réuni », rappelle Romy Sauvayre, sociologue des sciences et des croyances au CNRS.
Quand les informations fiables et rationnelles manquent, les théories qui avancent un semblant d’explication deviennent très populaires. C’est ainsi qu’a fonctionné la fabrique des fake news pendant la période du Covid, où beaucoup cherchent à expliquer l’origine du virus ou d’un traitement fiable.
À ce titre, les mensonges et changements de pied du gouvernement, dans un contexte de peur et de défiance préexistant, n’ont pas aidé. Or, « dans les premiers mois, ce sont les institutions qui donnaient les informations officielles. Si vous n’adhérez pas au gouvernement, que vous ne lui faites pas confiance, vous allez beaucoup plus facilement douter et aller vers d’autres médias, alternatifs et peu sérieux », développe la chercheuse, autrice de l’essai le Journaliste, le scientifique et le citoyen (Hermann, 2023).