La célèbre marque de prêt-à-porter Jennyfer demande sa mise en liquidation judiciaire
Fin de parcours pour Jennyfer. Ce mercredi, la célèbre enseigne de prêt-à-porter féminin a demandé sa mise en liquidation judiciaire. «L’explosion des coûts, la baisse du pouvoir d’achat, les mutations du marché textile et une concurrence internationale toujours plus agressive ont rendu son modèle économique intenable», a précisé la direction.
Devenue Don’t call me Jennyfer en 2019 puis renommée Jennyfer en 2024, la marque était en difficulté depuis plusieurs années. Créée en 1985 et spécialisée dans les vêtements pour les adolescentes de 10 à 19 ans, elle avait notamment fermé plusieurs dizaines de magasins pour s’en sortir. Elle avait ensuite été placée en redressement judiciaire, puis avait été reprise par deux de ses cadres, Yann Pasco et Jean-Charles Gaume, en juin dernier. «On veut préserver l’ADN de Jennyfer», qui a «15% de part de marché sur les 10-14 ans», expliquait alors Yann Pasco à l’AFP, mais aussi «élargir la cible de clientèle» en se positionnant sur les 15-19 ans et les 20-24 ans. Mi-2024, le groupe comptait encore 220 magasins en France et 80 à l’international, pour un chiffre d’affaires annuel de 250 millions d’euros.
Jennyfer rejoint une longue liste de marques d’habillement bien connues qui ont rencontré d’importantes difficultés depuis le Covid, comme Camaïeu, Kookaï, San Marina, Naf Naf ou Burton of London. Certaines ont même disparu depuis, entraînant la suppression de centaines d’emplois. La direction de Jennyfer partage sa «pensée profonde et sincère à l’ensemble des équipes mobilisées depuis des années avec passion, créativité et engagement».
D’après un communiqué mercredi de la CGT Services, «les salariés ont été mis au courant de la situation» dans la matinée. Le syndicat déplore que «la direction, avec la complicité de l’État, va supprimer les 999 emplois de l’entreprise». Pour le syndicat, l’État aurait dû «garantir une vigilance» à la suite de plans sociaux successifs. «Cette annonce violente et brutale plonge les salariés dans une situation très précaire, » a-t-il jugé.