Procès des viols de Mazan : Dominique Pelicot ne fera pas appel de sa condamnation, un second procès en vue

Le jour du verdict du procès des viols de Mazan n’aura pas marqué un point final à ce dossier hors norme : si Dominique Pelicot n’a pas fait appel de sa condamnation à 20 ans de réclusion criminelle, une quinzaine d’accusés a, en revanche, interjeté appel. 

Et cela même alors que les peines prononcées par la cour criminelle du Vaucluse étaient bien plus faibles que les réquisitions du parquet : le 19 décembre, la cour avait condamné les 51 accusés à des peines allant de trois ans de prison (dont deux avec sursis) à 20 ans de réclusion criminelle. 

La peine la plus basse avait été attribuée à Joseph C. pour «atteinte sexuelle en réunion» sur Gisèle Pelicot. La plus lourde, 15 ans de réclusion criminelle, avait été prononcée à l’égard de Romain V. (venu six fois chez le couple Pelicot), soit une sanction moins sévère que les réquisitions du parquet général, qui avait réclamé 18 ans de réclusion.

«Des jurés pourraient être plus durs que la cour»

Un second procès devrait donc avoir lieu d’ici l’année prochaine. Le cadre de celui-ci sera bien différent du précédent : les accusés ne comparaîtront pas devant une cour criminelle composée de magistrats professionnels, mais devant un jury populaire, soit un ensemble de citoyens tirés au sort. Face aux vidéos, ces derniers pourraient être moins cléments, et les accusés risquent donc d’écoper d’une sanction plus lourde. Ils ont jusqu’à ce lundi 30 décembre pour se décider : à compter du jour de leur condamnation, chacun des accusés dispose de dix jours pour faire appel.

Le 19 décembre dernier, certains avocats de la défense avaient confié au Figaro que la décision de faire appel n’était pas nécessairement envisageable. «L’impact médiatique de ce procès pourrait avoir des conséquences sur les décisions des jurés, et les accusés pourraient dès lors être condamnés plus lourdement », avait dit estimer Me Bres, qui défendait Cédric G., condamné à 12 ans d’emprisonnement (contre 16 ans requis par le ministère public). «Je suis convaincu que des jurés pourraient être plus durs que la cour», avait de son côté affirmé Me Lemaire, qui, lors de sa plaidoirie, avait dénoncé l’influence de la vox populi. Puis de conclure : «Comme disait La Fontaine, “un tiens vaut mieux que deux tu l’auras” »