Matthew Barney, c’est un extrémiste de l’art qui a marqué sa génération par ses métamorphoses mi-homme mi-bête dans son délirant cycle Cremaster , aujourd'hui dans tous les grands musées. Ces 9 heures de cinéma en 5 films, de 1994 à 2002, mêlent l’athlétisme, le cinéma hollywoodien, la géographie, les sciences naturelles et la magie. Agile comme un vampire, il a escaladé pour ce faire la spirale du Guggenheim Museum de New York en mutant de l’art. Il s’est mué en dandy bien peigné, oreilles bovines et cheveux orange dont les crans 1920 cachent des cornes coupées. Torse nu, il est devenu une variante monstrueuse du Guard de Buckingham Palace avec un «bearskin hat» (en fourrure d’ours brun canadien) en plumes d’autruche rose pâle et bouche ensanglantée de cannibale qui vient d’avaler une poupée.
La Fondation Cartier pour l'art contemporain (Paris, 14e) lui offre sa première exposition institutionnelle en France depuis plus de 10 ans avec SECONDARY, drame du sport devenu une boîte à images…