Amazon, Netflix, Disney +... Faut-il arrêter de regarder des séries ?

Bertrand Cochard est agrégé et docteur en philosophie. Il vient de publier « Vide à la demande. Critique des séries » aux Éditions L’Échappée.


LE FIGARO. - Les ouvrages consacrés aux séries les dépeignent souvent comme un « outil d’émancipation politique » voire un « outil thérapeutique ». Est-ce lié à une volonté des élites, universitaires ou journalistiques, de surintellectualiser cet objet pour se distinguer de la masse ?

BERTRAND COCHARD. - La plupart de ceux qui ont écrit sur les séries n’en regardent pas. Dans tous les ouvrages qui défendent les vertus émancipatrices des séries, il y a chez les universitaires quelque chose de l’ordre de la projection de leur propre activité théorique. Ils voient une série par le prisme des questions de genre, de féminisme ou de racisme uniquement parce qu’eux-mêmes travaillent sur cette question.

En infantilisant le spectateur, en lui indiquant ce qu'il doit penser, on rompt avec la tradition critique

Bertrand Cochard

Le spectateur est parfois perçu par certains universitaires comme étant incapable de comprendre les leviers à l’œuvre dans une production. En infantilisant…

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