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En montant à la tribune de l'Assemblée nationale ce vendredi après-midi, le Premier ministre se savait attendu au tournant. Le temps est compté pour tenter de décrocher un accord sur le budget : "Le budget que vous propose le gouvernement est imparfait. Vous le modifierez. D'ailleurs, le gouvernement le modifiera aussi pour accompagner et jalonner les débats", a déclaré en préambule Sébastien Lecornu.
Des débats qui s'annoncent particulièrement houleux, car chaque camp dans l'hémicycle fourbit ses armes. Sur la question de la taxation des plus riches, portée par la gauche, du gel du barème de l'impôt sur le revenu proposé par Sébastien Lecornu, ou encore de la modification de l'abattement fiscal des retraités, un consensus est-il possible ?
Dès ce matin, le gouvernement est mis sous pression par le Parti socialiste :"Si dans les toutes prochaines heures, en gros jusqu'à lundi prochain, il n'y avait pas d'évolution sensible sur le texte, ce serait terminé", a prévenu Olivier Faure, patron du PS. Dans la foulée, des réunions secrètes s'organisent. Entre PS, écologistes et bloc central, mais sans LR. À la sortie, le PS est moins catégorique, à condition que le gouvernement fasse une concession de taille. En clair, la taxe Zucman ou quelque chose qui s'en approche, les macronistes s'y préparent.
Des pressions de part et d'autre
"Nous continuons à être mobilisés pour offrir un budget pour le pays, et si pour cela nous devons passer par le compromis, alors nous le ferons", a assuré Prisca Thevenot, élue Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine. Mais la droite, avec laquelle il faut aussi trouver un compromis, ne l'entend pas de cette oreille. "On ne cédera pas au chantage du Parti socialiste. La position de la droite, elle est claire : nous sommes contre les augmentations d'impôts", a martelé, pour sa part, Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l'Assemblée nationale.
Spectateurs de ces négociations, le RN est convaincu qu'elles sont factices. "Tout ça a été écrit à l'avance, donc ils mettent en scène leurs désaccords, leurs exigences, alors que tout est déjà dealé", assure Marine Le Pen.
La tâche s'annonce herculéenne pour Sébastien Lecornu, dans un temps limité. Votes solennels de cette première partie du budget, le 4 novembre.