Quatre policiers mis en examen dans une enquête sur la mort d'un homme en Seine-Saint-Denis

Quatre policiers ont été mis en examen en mars et avril dans une enquête sur la mort d'un homme, Kyllian Samathi, ayant reçu une douzaine de décharges de pistolet à impulsion électrique lors de son interpellation à Montfermeil en janvier 2024, a annoncé le parquet de Bobigny à l'AFP. Ils ont été mis en examen pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique".

"L'expertise réalisée à la demande des magistrats en charge du dossier a clairement démontré que l'usage des PIE (pistolets à impulsion électrique) n'avait qu'un lien indirect dans le mécanisme du décès", a assuré Angélique Peretti, qui défend l'un des policiers. Pour Pauline Ragot, avocate d'un autre mis en cause, ce dernier "a fait usage de son taser - qui est une arme dite intermédiaire - avec discernement et en riposte face à un danger pour son intégrité physique ou celle de ses collègues. L'objectif était de maîtriser la personne pour préserver sa propre sécurité, la leur et celle des riverains". Deux autres policiers ont été placés sous le statut plus favorable de témoin assisté.

L'homme décrit comme étant dans un "état de surexcitation" et "d'agressivité"

Ces six policiers, sur les 18 qui intervenaient, ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique, touchant la victime d'une douzaine de décharges. Le 4 janvier 2024 peu après minuit, les fonctionnaires de police sont intervenus en nombre dans une épicerie de Montfermeil pour interpeller cet employé, alors décrit dans un communiqué du procureur de Bobigny Eric Mathais comme étant dans un "état de surexcitation" et "d'agressivité".

"L'homme résistait violemment, en tentant de s'emparer de l'arme à feu d'un des policiers, de se saisir d'une bouteille susceptible de servir de projectile et de porter des coups aux policiers présents", avait détaillé le procureur, en se basant sur les procès-verbaux des forces de l'ordre. Le trentenaire avait fait tomber au sol l'un des agents et lui "mordait un doigt jusqu'au sang au point de lui occasionner une fracture". Il est mort à l'hôpital le lendemain des faits.