«Toi, tu as connu une époque florissante» : chez les Guérin, la nouvelle génération a perdu tout intérêt pour la vie politique

  • Écologie, parentalité, travail… Dans cette série, Le Figaro raconte et décrypte les sujets qui divisent différentes générations de Français.

Les Guérin* sont sans aucun doute une famille de «gauche». Du moins, une famille pour qui la «solidarité» veut vraiment dire quelque chose, précise Bernard, 75 ans, non sans fierté. Des désaccords entre père et enfants surgissent pourtant lors de leurs échanges. Et à une époque où les différences générationnelles sont scrutées à la loupe, Bernard érige bien malgré lui sa famille en exemple.

Le septuagénaire coche de nombreuses cases des enfants nés dans l’après-guerre, ceux que le premier ministre François Bayrou a surnommés «boomers»  au «20 heures» de TF1. «Pour quelqu’un comme moi qui avait 18 ans en Mai-68, la notion d’engagement politique était évidente», assure-t-il, enjoué. Lors de sa prime jeunesse, il ne bat pas le pavé, mais a une bonne raison : «J’ai toujours éprouvé une aversion pour les mouvements de foule», confie-t-il avec amusement. Si le futur médiateur de métier ne participe donc pas aux manifestations estudiantines, il est en revanche déjà bénévole dans une association où il donne des cours d’alphabétisation auprès «d’ouvriers algériens de première génération». «Ceux qui travaillaient à l’époque chez Berliet», précise-t-il nostalgique. Passé la vingtaine, il s’engage cette fois concrètement en politique et milite pendant des années, jusqu’à ce que «Rocard soit désavoué par Mitterrand en 81». C’est donc un homme qui a connu l’âge d’or de la gauche. Mais la fin de son militantisme n’a pas éteint son intérêt pour la politique.

Face à lui, il y a sa progéniture de 44, 42 (pour les jumelles) et 19 ans, qui…

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