Guerre au Proche-Orient : pourquoi Benyamin Nétanyahou ne risque pas d'être arrêté lors de sa visite aux Etats-Unis, malgré le mandat de la CPI contre lui

Un atterrissage sans la moindre turbulence. Malgré le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale dont il fait l'objet, Benyamin Nétanyahou a pu poser le pied sur le sol américain tout à fait sereinement, dimanche 2 février. Le Premier ministre israélien doit s'entretenir lundi à Washington avec Steve Witkoff, l'envoyé spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, puis mardi avec le président américain. Le dirigeant israélien ne risque pas d'être arrêté au cours de sa visite, les Etats-Unis ne faisant pas partie des pays signataires du Statut de Rome, et n'étant donc pas tenus de collaborer avec l'instance basée à La Haye (Pays-Bas).

Depuis qu'il a été émis en novembre, le mandat d'arrêt limite les possibilités de déplacement à l'étranger de Benyamin Nétanyahou, mais uniquement dans les 125 Etats signataires du texte (listé sur le site de la CPI(Nouvelle fenêtre)), dont ceux de l'Union européenne, mais aussi l'Australie, le Canada ou encore le Brésil. Ces Etats-là "coopèrent pleinement avec la Cour dans les enquêtes et poursuites qu'elle mène pour les crimes relevant de sa compétence", selon les termes du Statut de Rome.

La CPI dans le viseur de l'administration Trump

"Quoi que puisse sous-entendre la CPI, il n'y a pas d'équivalence, aucune, entre Israël et le Hamas", avait commenté l'ex-président américain, Joe Biden, en novembre dernier, jugeant même le mandat d'arrêt "scandaleux". Donald Trump, qui lui a succédé le 20 janvier, n'a jamais caché qu'il s'opposerait également aux poursuites de la juridiction internationale contre le dirigeant israélien. A l'époque, Mike Waltz – qui a depuis été nommé conseiller à la sécurité nationale – avait lui aussi critiqué l'initiative de la juridiction permanente : "La CPI n'a aucune crédibilité et ces allégations ont été réfutées par le gouvernement américain. Israël a défendu légalement son peuple et ses frontières contre les terroristes génocidaires. Vous pouvez vous attendre à une réponse forte au parti pris antisémite de la CPI et de l'ONU en janvier."

Dès le premier jour de son mandat, Donald Trump a d'ailleurs signé une série de décrets, dont un projet de loi visant à rétablir la possibilité de sanctionner la Cour pénale internationale, finalement bloqué par les démocrates du Sénat. L'initiative n'a pas manqué de faire réagir le Bureau de l'Assemblée des Etats parties au Statut de Rome. Dans un communiqué publié le 23 janvier, cet organe représentatif "regrette toute tentative de porter atteinte à l'indépendance, à l'intégrité et à l'impartialité de la Cour. Nous réaffirmons notre ferme engagement à défendre les principes et les valeurs consacrés dans le Statut de Rome et à préserver son intégrité, sans être découragé par toute menace ou mesure à l'encontre de la Cour, de ses responsables élus, de son personnel et de ceux qui coopèrent avec elle".

Sollicitée par franceinfo lundi, la CPI a refusé "tout commentaire" au sujet du déplacement de Benyamin Nétanyahou aux Etats-Unis.