Le décès du pape François, survenu le 21 avril 2025, a plongé le Vatican et le monde catholique dans une période de deuil et de réflexion. À l’approche de ses funérailles, prévues le samedi 26 avril sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, Rome devient le cœur battant d’une ferveur renouvelée. Dans ce contexte, le parcours jubilaire proposé aux fidèles prend une dimension particulière, offrant une immersion dans l’art sacré et les rites ancestraux de la ville éternelle. De la basilique Saint-Jean-de-Latran à la basilique Saint-Pierre, cette balade spirituelle s’inscrit dans le cadre du Jubilé de l’Espérance, initié par le pape François, et invite à une redécouverte des trésors spirituels de Rome.
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Prendre un thé dans un ancien couvent
Donna Camilla Savelli
Dans le quartier de Trastevere, derrière une façade imposante se cache une cour-jardin au charme fou. Là, à l’ombre des arbres, le temps semble être arrêté, loin des bruits du monde romain. On y prend un thé ou un café selon l’humeur – on peut même y manger et y dormir. Ce couvent, construit par l’architecte Francesco Borromini (1599-1667) et dédié à Notre-Dame des Sept Douleurs, est aujourd’hui protégé par le Ministère de la Culture. Appartenant au Vatican, il a été transformé en un ravissant hôtel 4 étoiles. Sa porte d’entrée voisine avec celle de l’église, encore en fonction. On y croise à la messe matinale les trois dernières sœurs occupant une partie du bâtiment.
Thé à partir de 6, 50 €. Nuitée en chambre double à partir de 250 € en basse saison.
Donna Camilla Savelli , Via Garibaldi 27, 00153 Rome. Tél.:+39 06 58 88 61.
S’étourdir sous la lumière de Caravage
Caravaggio 2025 au Palazzo Barberini
À l’occasion du Jubilé 2025, une extraordinaire exposition de 24 tableaux de Michelangelo Merisi, plus connu sous le nom de Caravage (1571–1610), est présentée au Palazzo Barberini. On y découvre ses premiers tableaux dont Les Tricheurs, avant de suivre sa progression artistique. En 1599, il reçoit sa première commande pour la chapelle de l’église de San Luigi dei Francesci qui se concentre sur la vie de Saint-Mathieu. Dès lors, il ne peindra plus que des tableaux religieux. Il est à l’apogée de sa gloire avant de tuer un homme d’un coup d’épée. Les billets de l’exposition sont à réserver bien à l’avance. On pourra continuer la découverte des œuvres lors d’une « chasse au trésor » des œuvres du maître dans les différentes églises de Rome. Entrée à partir de 18 €. Exposition à Galerie Nationale d’Art Ancien - Palais Barberini jusqu’au 6 juillet 2025.
Palazzo Barberini , Via delle Quattro Fontane 13, 00184 Rome.
À table chez les Travailleuses Missionnaires de l’Immaculée
L’Eau Vive
Dans une ruelle à deux pas du Panthéon, le restaurant L’Eau Vive est tenu par des Travailleuses Missionnaires de l’Immaculée. Laïques, elles portent l’habit traditionnel Vietnamien et parlent français. Sans surprise, on entend quelques habitués échanger dans la langue de Molière. Il y a là un religieux qui raconte ses missions. Difficile de ne pas tendre l’oreille sur les problèmes des chrétiens en Syrie, qui ont, pour la plupart fuit le pays. L’ambiance du restaurant est simple et bon enfant. On est loin du 3-étoiles Michelin mais le menu « touristique » à partir de 17 € (trois plats) est sans doute le moins cher du quartier. Chaque jour a, aussi, sa spécialité : lundi c’est l’Amérique ; mardi, l’Océanie ; mercredi, l’Europe ; jeudi, couscous royal ; vendredi, saumon poêlé au Martini ; samedi, Europe. Que l’on se rassure, il y a aussi des spaghettis. Un bémol : l’Eau Vive a eu des démêlés avec la justice en France. Plat à partir de 17 €.
L’Eau Vive , Via Monterone 85, 00186 Rome. Tél. :+39 06 6880 1095.
Chaussettes d’Évêques
Gammarelli
La sixième génération de la famille Gammarelli perdure une tradition, celle d’habiller les papes depuis 1798. Sa vitrine n’a pas cédé aux sirènes de la modernité - que d’autres concurrents ont adoptée. Sur son comptoir, elle taille soutanes, chasubles et autres vêtements des prélats. Les soies et les tissus en laine sont d’Italie. La maison Gammarelli est aussi connue pour ses chaussettes en fil d’Écosse qui réchauffent les pieds des prêtres, cardinaux, évêques et de certains papes. Au noir, rouge, violet et blanc de fonction, elle a eu la bonne idée d’ajouter une nouvelle gamme de couleurs allant du jaune au bleu turquoise. Les chaussettes existent en deux tailles, courtes ou sous le genou et font des heureux à en juger par le nombre d’habitués. On s’étonnera d’ailleurs d’entendre parler aussi bien italien, anglais, français et même russe. C’est dire si l’on vient de loin pour cette boutique ! Chaussettes à partir de 13 €.
Gammarelli , Via di S. Chiara, 34, 00186 Rome. Tél.:+39 06 6880 1314.
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L’art contemporain à l’église
Sant’Andrea de Scaphis
La légende dit que Gavin Brown, célèbre galeriste américain, mangeait chez Da Enzo à Trastevere, quand il remarqua, juste en face, une petite église abandonnée. Renseignement pris, le lieu datait du IXe siècle et avait été désacralisé dans les années 1950. Un atelier de menuiserie s’y installa avant de fermer la porte. Depuis, le lieu sombrait dans l’oubli. Gavin Brown chercha longtemps le propriétaire avant d’inaugurer, en 2015, une galerie d’art contemporain à la surprise de ses voisins. Une exposition de l’artiste Rirkrit Tiravanija lança la programmation. Pour les dix ans d’anniversaire de Sant’Andrea de Scaphis, Gavin Brown présente le travail de Jannis Kounellis (1936-2017). En face, le restaurant Da Enzo est toujours là et l’on fait une queue affolante pour s’y attabler – il n’y a pas de réservation. Aussi, certains curieux impatients viennent fréquemment jeter un œil dans l’église.
Entrée gratuite.
Sant’Andrea de Scaphis , Via dei Vascellari 69, 00153 Rome. Tél. : +39 06 93576899.
Dormir dans un ancien orphelinat
Palazzo Ripetta, Relais & Châteaux
À la demande du Pape Innocent XI, le Conservatorio della Divina Providenza est construit en 1675. Une communauté de sœurs accueille les orphelines et les jeunes filles en difficulté du quartier. Plus tard, les lieux deviennent un pensionnat de filles. Lequel est transformé en hôtel dans les années 1960 par l’architecte Luigi Moretti (1907-1973). Il ajoute des courbes autour des fenêtres et des encadrements de porte, aujourd’hui protégés. Ouvert en 2023, l’hôtel Palazzo Ripetta a conservé l’esprit d’origine. Ainsi du restaurant San Baylon où des photos et lettres anciennes courent sur les murs. Les 78 chambres et suites arborent une élégance simple. À noter, la collection d’art moderne et contemporain incluant l’œuvre Il Cardinale de Giacomo Manzù. L’hôtel est à quelques enjambées de la Piazza del Popolo et de la Piazza di Spagna. Nuitée en chambre double à partir de 550 € petit déjeuner inclus.
Palazzo Ripetta , Via di Ripetta 231, 00186 Rome. Tél.:+39 06 323 11 44.
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[Cet article paru le 13 avril, a fait l’objet d’une mise à jour à la suite du décès du pape François.]