Nadia El Bouroumi, l’avocate polémique du procès Pélicot, condamnée à un an de suspension avec sursis par le conseil de discipline

L’avocate Nadia El Bouroumi, dont certains propos et attitudes au cours du procès des viols de Mazan avaient fait polémiques, a été condamnée à un an avec sursis d’interdiction d’exercice de la profession d’avocat par le conseil de discipline, a-t-elle annoncé sur son compte Instagram ce mercredi. «J’ai décidé de faire appel», précise-t-elle.

L’audience du conseil régional de discipline des avocats de la cour d’appel de Nîmes s’est tenue le 19 février, pour des faits antérieurs à ses déclarations controversées au cours du procès médiatique. Selon la radio locale Ici Vaucluse, la pénaliste a été reconnue coupable d’avoir «contrevenu aux règles déontologiques de la profession d’avocat en étant actionnaire majoritaire d’une société commerciale dispensant des prestations de coaching alors que cette activité n’est pas connexe à la profession d’avocat», tout en ayant été «présidente d’une société commerciale dont l’objet social couvre les activités de la profession d’avocat sans être ni inscrite au barreau ni assujettie à ses règles».

Elle a également été condamnée pour un accrochage avec une autre avocate en mai 2023 au palais de justice d’Évry. En revanche, la pénaliste a été relaxée pour la prise d’images dans une salle d’audience et leur publication sur les réseaux sociaux. Le conseil régional de discipline avait requis 18 mois de suspension à son encontre.

«Je crois à une profession en mouvement»

Sur ses réseaux sociaux, l’avocate justifie sa volonté de faire appel de la décision afin de «se battre pour que le périmètre d’action de l’avocat évolue». «On ne peut pas, en 2025, réduire notre métier à un exercice figé, déconnecté des réalités économiques, sociales et humaines, écrit-elle. Je crois à une profession en mouvement, capable d’entreprendre, d’innover, de s’ouvrir.» Si elle affirme «n’avoir jamais cessé de défendre les autres», elle estime «défend(re) une vision» avec «intégrité» et «transparence». Selon Ici Vaucluse, l’avocate devra suivre 20 heures de formation en déontologie. Elle ne pourra également pas être membre de l’ordre des avocats, ni du conseil national du barreau.

Pendant le procès des viols de Mazan, Me Nadia El Bouroumi avait pris l’habitude de poster sur Instagram ses commentaires sur le procès, parfois au volant de sa voiture et sur fond de musique pop. Elle avait notamment esquissé quelques gestes de danse sur la chanson «Wake Me Up Before You Go-Go», dans son véhicule le 20 septembre. Face à la polémique dans les jours suivants, l’avocate s’était défendue d’avoir «à aucun moment cherché à se moquer de Gisèle Pelicot».

«Depuis le début de ce procès, je subis des menaces, du harcèlement, des insultes publiques. Mes enfants sont également victimes de harcèlement (...) Cette pression publique et médiatique incessante me musèle et m’empêche de défendre mes clients de manière impartiale», avait-elle dénoncé sur Instagram, où elle compte plus de 50.000 «followers». Dans la foulée, elle avait annoncé déposer plainte contre X pour menaces et harcèlement.