REPORTAGE. À Mayotte, Emmanuel Macron à la rencontre d'habitants qui veulent "être considérés comme des vrais Français"
Le chef de l'Etat se trouve à Mayotte depuis lundi 21 avril, dans le cadre de sa tournée de cinq jours dans l'Océan indien. Le président de la République a plutôt reçu un bon accueil dans l'archipel. Il s'est pourtant rendu à Tsingoni, commune où les Mahorais l'avaient chahuté en décembre, dépités par la violence du cyclone Chido qui venait de ravager l'archipel.
Quatre mois après la catastrophe, les échanges restent courtois. Le président écoute les habitants pointer leur difficulté à obtenir des prêts à taux zéro, une des mesures promises pour reconstruire après le cyclone.
"On n'a pas le sentiment d'être des vrais Français"
"On attend que ça pour réparer nos maisons", l'interpelle une habitante. Car la reconstruction est lente et difficile : depuis quatre mois, cette Mahoraise et sa fille de trois ans dorment avec une bâche en guise de toit. "Il y a la pluie qui tombe, on n'arrive pas à surmonter", se lamente-t-elle avant de fondre en larmes.
Beaucoup de Mahorais se sentent abandonnées par l'Etat. "On voudrait être considérés comme des vrais Français parce que pour le moment, on n'a pas le sentiment d'être des vrais Français" lance une habitante en marge de la visite du président.
"Une phase de stabilisation"
"On est dans une phase de stabilisation", admet le chef de l'Etat. "Nous ne sommes pas au moment d'une reconstruction pleine et entière", a également reconnu Emmanuel Macron, qui assure être venu pour mettre un coup d'accélérateur.
Dans l'hémicycle du Conseil départemental de Mayotte, il a d'ailleurs promis trois milliards d'euros supplémentaires de 2025 à 2031. Cet effort financier entre dans le cadre de la loi de refondation de Mayotte. Le texte est justement présenté lundi soir en Conseil des ministres. Ce projet de loi, très attendu, comprend des mesures pour la relance économique, mais aussi un volet de lutte contre l'immigration illégale.