Le ministre de l’Économie Antoine Armand provoque la colère du RN

Il n’aura pas fallu longtemps avant que les députés Rassemblement national (RN) ne s’emportent contre le nouveau ministre de l’Économie du gouvernement de Michel BarnierAntoine Armand. Invité de la matinale de France inter ce mardi, le nouveau locataire de Bercy a expliqué que sa porte «restera toujours ouverte, avec le parti socialiste, avec les écologistes, avec les communistes...». Et même avec les députés de la France insoumise, assure-t-il. 

Antoine Armand, élu député de Haute-Savoie en juin 2022, pose tout de même une exception : le RN, qu’il ne considère pas appartenir à «l’arc républicain». Et de préciser : «Le Rassemblement national, contre lequel nous avons été élus, face auquel nous avons fait un front républicain , n’y appartient pas, il faut être très clair là-dessus».

Ni une, ni deux, les députés RN, dont la première d’entre eux, ont largement réagi aux propos du ministre de l’Économie. «Quand j'entends Antoine Armand dire que sa porte est fermée au RN alors que le budget arrive , je pense que le Premier ministre doit aller expliquer à ses ministres la philosophie de son gouvernement  car il semblerait que certains n'aient pas encore totalement compris», lâche Marine Le Pen, présidente du groupe parlementaire RN, depuis la salle des quatre colonnes, au micro de LCI, à la sortie de sa réunion de groupe.

«Il insulte 11 millions d’électeurs»

«Pour Antoine Armand, tous les députés se valent… sauf ceux du RN. Il semble avoir oublié les lignes rouges, dont celle qui implique le respect. Si sa porte reste fermée, c'est lui qui risque de la prendre assez rapidement avec tout son Gouvernement», fait valoir le député RN Thomas Ménagé. «C'est un kamikaze (...) parce que j'ai l'impression qu'il met gravement en danger la survie de son gouvernement, et en même temps, il insulte 11 millions d'électeurs», assène le député européen RN Matthieu Valet, sur Europe 1.

Tous pointent la première «ligne rouge» posée par Marine Le Pen, avant même la nomination de Michel Barnier, conditionnant une éventuelle censure du gouvernement par le RN : le «respect des 11 millions d’électeurs RN». Une ligne rouge assez floue mais qui pouvait se traduire par : pas de front républicain, ou de cordon sanitaire, au sein de l’Assemblée nationale, contre le RN. Est-ce que les déclarations d’Antoine Armand se transformeront en casus belli pour Marine Le Pen et ses troupes ?

Avant même cette polémique, Antoine Armand avait largement agacé au sein du RN. Les proches de Marine Le Pen ont très peu apprécié la passation de pouvoir entre l'ancien ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, et le nouveau locataire de Bercy. Ce dernier a déclaré, au sujet du premier : «Je mesure la chance d'hériter d'un tel bilan». Une preuve, selon les lieutenants marinistes, que le gouvernement de Michel Barnier n'est que la continuité du celui de Gabriel Attal. «On attend de voir quelle sera la méthode du gouvernement. Viendront-ils nous parler ? Pas certain quand on voit qu'un macroniste remplace un macroniste à Bercy», s'agaçait lundi un stratège RN. Mardi, ce stratège a eu sa réponse.