Santiago retrouvé aux Pays-Bas : que va devenir le bébé ?

Santiago retrouvé aux Pays-Bas : que va devenir le bébé ?

Les parents de Santiago ont été interpellés à l’hôtel Neutraal d’Amsterdam ce vendredi 25 octobre. BELGIAN FEDERAL POLICE  / AFP

Les parents du nourrisson prématuré ont été interpellés dans un hôtel à Amsterdam. L’enfant a été pris en charge par les services médicaux néerlandais. Ses jours ne sont plus en danger.

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Le petit Santiago a été retrouvé sain et sauf ce vendredi 25 octobre vers 19 heures à l’hôtel Neutraal à Amsterdam, quatre jours après avoir été enlevé par ses parents à l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois. Le nourrisson, né grand prématuré, a été immédiatement pris en charge par les services médicaux néerlandais. Lors de son enlèvement, les médecins ne lui pronostiquaient que quelques heures de survie. Finalement, ses jours ne sont plus en danger. Mais quel avenir pour cet enfant, alors que ses parents font l’objet de mandats d’arrêt européens émis par les autorités françaises ? 

Actuellement hospitalisé, Santiago va beaucoup mieux. «Les informations sont plutôt rassurantes concernant son état de santé», a indiqué ce samedi matin le procureur du roi de Mons-Tournai, Vincent Macq, lors d’une conférence de presse. Né avec huit semaines d’avance, le bébé devait être réchauffé par une couveuse, et était hospitalisé sous sonde gastrique. Il était alors impossible pour lui d’être allaité ou d’être alimenté avec un biberon et devait rester constamment sous surveillance médicale. Santiago va donc devoir reprendre des forces ces prochains jours. Une fois rapatrié en France après avoir reçu des soins suffisants aux Pays-Bas, le nouveau-né pourra donc sans doute être de nouveau admis dans un service de néonatalogie pour continuer à se rétablir. «Son rapatriement en France, dans le cadre de son placement au titre de l'assistance éducative sera organisé lorsque ce sera médicalement possible», a annoncé ce samedi après-midi Éric Mathais, le procureur de la République de Bobigny Éric Mathais.

Un placement en pouponnière

Pour ce qui est de la garde de l’enfant, une ordonnance de placement provisoire a été prise ce mardi 22 octobre par Éric Mathais, jour du déclenchement de l’alerte enlèvement. Cette mesure permet d’instaurer un cadre juridique pour placer ensuite l'enfant dans une pouponnière. «Les placements se font au cas par cas en fonction des places disponibles et de l’intérêt de l’enfant. Cela pourrait être en famille d’accueil, mais en général, pour des bébés si petits, la pouponnière est privilégiée», avance Me Anouchka Assouline, avocate en droit de la famille au barreau de Paris. 

Quelques jours ou semaines plus tard, les parents devraient ensuite être convoqués par le juge des enfants, pour savoir si l’un d’entre eux ou le couple pourrait récupérer la garde de Santiago. «Mais compte tenu de la mise en danger de leur bébé grand prématuré, cela semble compliqué», estime Me Anne-Sophie Laguens, également avocate en droit de la famille au barreau de Paris. D’autant que les parents étaient connus de la justice et des services de police et risquaient de perdre la garde de leur jeune enfant. Le retrait avait été envisagé par les autorités mais pas encore acté par une ordonnance de placement provisoire. La mère a été poursuivie pour des faits de stupéfiants et le père pour vol avec violence. Lors de l’audience avec le juge des enfants, un droit de visite en pouponnière pourra également être discuté. «Cela va être décidé en fonction de l’intérêt de l’enfant», poursuit Me Anne-Sophie Laguens.

Confier le bébé à la famille semble peu probable

Ce samedi matin, le procureur du roi de Mons-Tournai a également évoqué qu’en plus de Santiago et de ses parents, trois autres personnes ont été retrouvées dans la chambre d’hôtel d’Amsterdam : la grand-mère du nouveau-né, et deux enfants de 10 et 3 ans. La benjamine serait la grande sœur de Santiago. Au vu de la situation, elle pourrait donc aussi être concernée par un placement. «Soit aux Pays-Bas si elle réside là-bas, sinon en France», évoque Me Anne-Sophie Laguens. Pour sa consœur Me Anouchka Assouline, il s’agirait avant tout de savoir si cette petite fille est la fille du couple. «Si l’un des deux parents de Santiago n’est pas celui de la fillette, alors l’autre parent pourra demander en urgence une garde exclusive chez lui», précise l’avocate. 

Par ailleurs, en raison de l’éventuelle complicité de membres de la famille de l’enfant, à commencer par la grand-mère, présente dans la chambre d’hôtel aux Pays-Bas lors de l’interpellation des parents, il semble peu probable que Santiago soit confié à ses grands-parents ou oncles et tantes. «Le risque est qu’il soit de nouveau enlevé», note Me Anne-Sophie Laguens.

À ce stade, une information judiciaire a été ouverte pour «enlèvement, séquestration et détention arbitraire d'un mineur de 15 ans en bande organisée», «privation de soins ou d'aliments compromettant la santé d'un mineur de 15 ans par ascendant ou personnes ayant autorité» et «non-dénonciation de mauvais traitements ou de privation infligée à un mineur de 15 ans et non-dénonciation de crime». À leur retour en France, les parents du nourrisson seront présentés à un juge d’instruction. «Une enquête pénale risque donc de se mêler à une enquête sociale», conclut Me Anouchka Assouline.