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Le génie Bielle-Biarrey
Que dire à part qu’il marque un peu plus le rugby français de son empreinte ? Louis Bielle-Biarrey est un phénomène qui n’en finit plus d’impressionner, d’épater et de régaler les suiveurs du ballon ovale. Auteur du troisième essai des Unionistes - vainqueurs du LOU, 32-20 - en première période, bien servi par Nicolas Depoortère (18e), le jeune ailier du XV de France n’a, comme d’habitude, pas rechigné à la tâche, se proposant sans cesse dans les circuits de passes des hommes de Yannick Bru. En fin de match, le jeune joueur formé à Grenoble a fait parler la magie en inscrivant un essai en solitaire suite à une course de 70 mètres pour valider le succès bordelais, offrant par la même occasion le bonus offensif aux siens. Cela fait donc déjà 6 essais en seulement cinq journées pour Louis Bielle-Biarrey, qui poursuit sur sa folle lancée de l’année dernière. Quand «LBB» va, l’UBB va.
Depoortère étincelant
Si Louis Bielle-Biarrey s’est, comme à son habitude, fait remarquer dans son jardin, son compère au poste de centre a aussi ébloui la pelouse. Nicolas Depoortère a été de tous les coups dans cette soirée à suspense. Auteur du deuxième essai bordelais, bien servi par Matthieu Jalibert, il offre aussi le troisième à son ailier après un magnifique travail en franchissant la défense adversaire plein axe. Sur l’essai de Rayasi, c’est également lui qui franchit et parvient dans les 22 mètres lyonnais. Nommé capitaine des Girondins à seulement 22 ans, Depoortère prend de plus en plus d’importance, de leadership et de consistance dans son jeu. Il termine la rencontre avec une ligne de statistiques XXL : 12 courses, 18 passes, 2 franchissements, 4 défenseurs battus et 147 mètres parcourus. On aurait également pu citer Matthieu Jalibert (malgré un carton jaune en première période) ou encore Marko Gazzotti, tous deux auteurs de performances très solides.
Gonzalez n’a pas froid aux yeux
Pour sa première titularisation en Top 14 à seulement 19 ans, le jeune Lyonnais a proposé une prestation de très grande qualité. Deux essais, dont le premier en solitaire en prenant toute la défense bordelaise à revers, 6 courses, 62 mètres gagnés, 2 franchissements et 2 défenseurs battus pour une ligne de statistiques également très consistantes. En clair, Esteban Gonzalez n’avait pas froid aux yeux et a tenu tête aux champions d’Europe. Si le rugby français ne manquait pas de demis de mêlée (Dupont, Lucu, Serin, Couilloud...), en voilà un nouveau qui pourrait jouer les premiers rôles dans les années à venir. Une chose est sûre, ce soir, la parole était ainsi à la jeunesse du côté de Chaban-Delmas.
FLOPS
Guillaume Marchand en difficulté
Gros point noir de la soirée lyonnaise, la touche a desservi les hommes de Karim Ghezal. Guillaume Marchand a eu tout le mal du monde à se coordonner avec ses sauteurs, et l’alignement du LOU termine avec seulement 67% de réussite dans ce secteur. Un pourcentage trop faible, notamment dans le second acte, pour faire douter la défense bordelaise, qui ne fut finalement que très peu inquiétée, malgré l’essai de Gonzalez à la 55e minute. Autrement, Guillaume Marchand, à l’image du paquet d’avants lyonnais, n’a pas été très percutant dans le centre de Bordeaux et a été dominé sur les ballons portés. Il termine néanmoins avec 16 plaquages, solide défensivement (tout comme Guillard, auteur de 19 plaquages).
Wainiqolo combatif mais peu à son aise
Alors qu’il nous habitue depuis quelques saisons à de jolis numéros de soliste pour faire chavirer les défenses adverses, le funambule fidjien - arrivé en provenance de Toulon cet été - s’est montré moins à son aise du côté de Chaban-Delmas. Peu en vue ballon en mains - seulement un franchissement en deuxième période qui n’a rien donné suite à une passe imprécise -, il termine la rencontre avec notamment deux ballons perdus. Il a également récolté un carton jaune à la 66e minute pour une faute dans un ruck, fatal au LOU, qui a par la suite encaissé 12 points dans les dernières minutes. Wainiqolo, qui possède tout de même avec une jolie ligne de statistiques au terme des 80 minutes de cette rencontre, reviendra très vite faire briller les pelouses du Top 14.
Le Bordelais Jacobs en retrait
Si les Unionistes ont renoué avec le succès et que la plupart des individualités ont répondu présentes, le deuxième-ligne, Tiaan Jacobs, a beaucoup souffert face à l’agressivité lyonnaise. Le jeune sud-africain a laissé échapper plusieurs ballons, n’a pas réalisé une très grande prestation dans le secteur défensif et sans apporter de puissance dans les collisions bordelaises. Pour sa défense, il découvre petit à petit la dureté de l’élite et devrait prendre plus d’assurance sortie après sortie.