La Maison Blanche confirme qu'un journaliste a reçu par erreur des informations militaires confidentielles
La Maison Blanche a confirmé que le rédacteur en chef du magazine The Atlantic avait été inclus par erreur dans un groupe de discussion ultra-confidentiel de hauts responsables américains, consacré à des frappes contre les houthis. "Il semble pour l'instant que la chaîne de messages dont fait état l'article soit authentique et nous cherchons à savoir comment un numéro a été ajouté par erreur", a précisé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale Brian Hugues, lundi 24 mars.
Un peu plus tôt, le journaliste Jeffrey Goldberg avait révélé, dans un article publié par sa rédaction, avoir reçu à l'avance, via la messagerie Signal, le plan d'attaque détaillé des raids menés le 15 mars par les Américains contre ce groupe de rebelles du Yémen. "Deux heures avant l'explosion des premières bombes, je savais que l'attaque était imminente, écrit-il notamment. Je le savais parce que Pete Hegseth, le secrétaire à la Défense, m'avait envoyé le plan de guerre par SMS à 11 h 44. Ce plan comprenait des informations précises sur les armements, les cibles et le calendrier."
"Jamais vu de faille comme celle-ci"
Jeffrey Goldberg dit avoir accepté une demande de connexion de la part d'un utilisateur nommé Michael Waltz, sans savoir, dans un premier temps, s'il s'agissait bien du conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. Il a ensuite été ajouté à un groupe consacré aux discussions sur les houthis, dont étaient membres 18 personnes au total, dont, selon lui, le chef de la diplomatie Marco Rubio, le vice-président JD Vance et le patron de la CIA John Ratcliffe. "J'avais de sérieux doutes quant à l'existence de ce groupe de texte, car je ne pouvais pas croire que les responsables de la sécurité nationale des États-Unis puissent communiquer sur Signal au sujet de plans de guerre imminents."
Le matin des frappes, le journaliste dit avoir consulté plusieurs nouveaux messages. "Pour illustrer l'imprudence choquante de cette conversation sur Signal, je dirai que l'un d'eux contenait des détails opérationnels sur les frappes à venir au Yémen, notamment sur les cibles, les armes que les États-Unis allaient déployer et le séquençage des attaques." Jeffrey Godlberg en est resté coi, d'autant que l'application Signal n'a pas été approuvée par le gouvernement pour le partage d'informations classifiées, écrit-il, et que le gouvernement dispose de ses propres systèmes à cet effet. "Je n'ai jamais vu une faille de sécurité comme celle-ci."
Ces frappes américaines ont fait 53 morts au Yémen, dont cinq enfants, et 98 blessés, selon un bilan dressé par le ministère de la Santé des rebelles. Washington, de son côté, a déclaré avoir tué plusieurs chefs houthis, qui ont multiplié les attaques contre les navires en mer Rouge et dans le golfe d'Aden.