Menace de grève à Noël : le patron de la SNCF appelle les cheminots à «rester du côté des Français»
Les Français qui souhaitent rentrer passer les fêtes dans leur famille vont-ils rester sur le quai à Noël ? Les syndicats de la SNCF ont appelé à une grève illimitée à partir du 11 décembre, notamment pour réclamer un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF. Un mouvement social «évitable», a jugé le patron de l’entreprise ferroviaire Jean-Pierre Farandou dans un entretien à La Tribune Dimanche ce 17 novembre, assurant qu’«il n’y aura aucun licenciement» et que «la surcotisation pour la retraite des cheminots transférés continuera à être prise en charge» par la SNCF.
«C’est pourquoi je dis aux cheminots : restez du côté des Français !» a plaidé Jean-Pierre Farandou, en appelant au «sens des responsabilités» des agents et salariés de l’entreprise. «Vous avez été engagés auprès d’eux pendant les Jeux olympiques et paralympiques. [...] Vous avez aussi été au rendez-vous pendant le Covid.» Le PDG de la SNCF a également rappelé qu’«un jour de grève coûte 20 millions d’euros», soit le prix d’une rame TGV tous les deux jours de débrayage. Quant à une grève dans le fret, elle causerait des «pertes structurelles», car «les entreprises clientes se tournent vers la route et y restent».
Des billets plus chers en 2025 ?
Le démantèlement de Fret SNCF est l’aboutissement d’un plan négocié entre la Commission européenne et l’État français, soupçonné d’avoir versé des aides à Fret SNCF en violation des règles de la concurrence. S’offraient deux options : soit négocier un «plan de discontinuité» faisant disparaître l’entité Fret SNCF et permettant d’éviter les poursuites, soit prendre le risque d’aller au contentieux et de perdre, avec l’obligation de rembourser 5 milliards d’euros, ce qui aurait pu conduire à la liquidation de la société.
Jean-Pierre Farandou a également préparé les esprits à une potentielle hausse du prix des billets de train en 2025, même si ce n’est «pas décidé». Il a pointé les coûts qui «augmentent» : «Il faut bien en répercuter une partie sur les prix.» Le PDG de la SNCF estime toutefois que le TGV reste abordable, avec un billet au prix moyen à 45 euros. «Ce n’est même pas le prix d’un taxi entre Paris et l’aéroport de Roissy», fait-il remarquer, bien que ce même trajet ne coûte que 11,80 euros en transports en commun. Quant aux Ouigo, les TGV low-cost de la compagnie, il rappelle que leur part devrait passer de 20% à 30% de l’offre à grande vitesse d’ici à 2030.