«Ce qui me pose problème, c’est qu’on ne puisse pas parler». Le débat avait commencé un peu plus tôt avant cette remarque de Lisa Azuelos, lorsque la réalisatrice et Thibaut Gauthier passent devant une caserne de pompiers. «C’est un peu un fantasme de femme le pompier, faut dire ce qui est», lance-t-elle. «Encore aujourd’hui ? Lui répond notre journaliste, il faut démonter tous ces clichés !» ; «Non non non !» rétorque-t-elle d’un ton agacé, avant de s’engager dans une description du pompier dans ses meilleures qualités. «Moi j’adore, je trouve que ce sont les mieux habillés de France. Ils ont ce petit pull bleu marine avec ce liseré rouge, ça fait des années, c’est toujours à la mode. Ils sont hyper bien gaulés. Le pompier est rassurant...»
«C’est ça l’injustice de l’après #MeToo»
La discussion s’accélère. «Pardon, imaginez que je dise la même chose sur les infirmières, mais je me fais...», répond Thibaut Gauthier, suggérant que toutes les remarques ne sont plus permises dans le temps présent, selon le sexe de qui les dit. «C’est ça l’injustice de l’après #MeToo, c’est que je peux encore parler des pompiers et que vous ne pouvez plus parler des infirmières», regrette Lisa Azuelos. La suite de l’échange l’amène à déclarer qu’en résumé, le problème, «c’est qu’on ne puisse pas parler», parce que «j’ai envie de pouvoir dire ce que je veux, et que vous (les hommes) puissiez dire ce que vous voulez, et que je ne vais pas vous juger, et que si on n’est pas d’accord, on va avoir un débat.» Agacée par une forme de féminisme qui la «dépasse», la réalisatrice confie que, finalement, son but, c’est «que les hommes et les femmes arrivent à s’entendre et arrivent à être heureux ensemble».
L’échange était d’autant plus intéressant qu’il était précédé encore plus tôt dans l’émission par une autre remarque de notre invitée. Lisa Azuelos déclarait en effet que «ça va devenir à la mode d’être "réac"» - qualificatif qu’on lui a déjà prêté à deux reprises, révèle-t-elle au passage. Manière de dénoncer un vocabulaire trop usité selon elle, mais pourtant galvaudé. «Il y a certains mots, en fait, qui sont tellement faciles aujourd’hui, tels que "facho" ou "nazis"», explique-t-elle, las. «Mon rêve, ce serait qu’on vive sans une dizaine de (ces) mots», conclut-elle, pour être «obligé d’en utiliser d’autres», mais qui conserveraient tout leur sens, partage la réalisatrice.