Vendengeur en chef devenu serial buteur : comment expliquer la métamorphose d’Ousmane Dembélé
Critiqué et moqué avec les Bleus, Ousmane Dembélé a l’occasion d’écrire une nouvelle page avec l’équipe de France qui dispute le quart de finale aller de Ligue des nations, ce jeudi 20 mars à Split, face à la Croatie. Inefficace devant le but lorsqu’il évolue avec le maillot frappé du coq à l’image de son bilan famélique à l’Euro 2024 où il a brillé par sa maladresse, l’attaquant du PSG s’est métamorphosé cette saison.
Actuel meilleur buteur en Europe avec 21 réalisations en Ligue 1 (30 toutes compétitions confondues), le natif de Vernon dans l’Eure n’en finit plus de faire trembler les filets. La semaine dernière, l’attaquant parisien a grandement contribué à la qualification en quart de finale en marquant à Liverpool (1-0, 4-1 aux tirs au but) puis en ouvrant le score lors du « classique » face à Marseille au Parc des Princes (3-1).
Une hygiène de vie contrôlée
Une adresse devant le but encore impensable il y a encore peu pour celui qui multipliait les frappes non cadrées. Dans la surface, l’ancien barcelonais brille par sa technique et la facilité déconcertante avec laquelle il peut jouer des deux pieds, ce qui rend son jeu très difficile à lire pour les défenseurs.
Exerçant un pressing sur les défenseurs porteurs du ballon quand ce n’est pas sur le gardien, tout en défendant comme le lui demande son entraîneur Luis Enrique, Ousmane Dembélé multiplie les courses à haute intensité sans aucun problème physique. Une nouveauté, pour celui qui a longtemps accumulé les blessures, due en grande partie au contrôle strict de l’hygiène vie imposé par Luis Enrique.
Une métamorphose qui a commencé au début de l’automne lorsque l’entraîneur espagnol a décidé de ne pas l’emmener à Londres face à Arsenal en Ligue des champions, le 1er octobre, en raison d’un retard à l’entraînement et de son comportement. Piqué dans son orgueil, l’attaquant a ensuite pris ses responsabilités et mis les bouchées doubles pour devenir le patron de l’attaque et du vestiaire parisien à la recherche d’un leader depuis le départ de Kylian Mbappé au Real Madrid.
Mais c’est surtout son repositionnement par Luis Enrique, à la pointe de l’attaque mais aussi dans le cœur du jeu (6 passes décisives en 37 matchs), qui permet enfin au parisien (27 ans) de briller. Ce positionnement axial plus libre, en faux numéro 9, va-t-il pousser Didier Deschamps à changer de poste celui qui affiche de bien maigres statistiques en bleu (53 sélections, 6 buts, aucun en Coupe du monde ni à l’Euro) ?
« Tous mes offensifs aiment avoir de la liberté »
« Ousmane a toujours eu une adresse très élevée dans tout le travail spécifique, souligne Didier Deschamps. De par les efforts qu’il faisait, il avait moins de lucidité. Là, il est plus près du but, il est en confiance et il a une efficacité très élevée. » Une tranquillité et une sérénité de grand attaquant qui vient s’ajouter à celle d’un certain Kylian Mbappé qui, après des débuts difficiles à Madrid, est en plein renouveau avec 20 buts en Liga pour sa première saison avec le maillot « merengue ».
Sauf que cette abondance pose problème car Didier Deschamps souhaitait au préalable installer Mbappé, capitaine des Bleus, en numéro 9, comme au Real. « Kylian Mbappé aime bien le côté gauche mais c’est un attaquant axial qui aime avoir de la liberté. Et tous mes offensifs aiment avoir de la liberté », explique avec la diplomatie qu’on lui connaît le sélectionneur.
En vieux briscard, Didier Deschamps se garde bien de dévoiler ses choix tactiques avant d’affronter la Croatie. « Ce n’est pas fixe car le but est d’avoir une animation offensive la plus dangereuse possible pour l’adversaire, glisse-t-il. Dans l’idéal on veut mettre tous les joueurs dans la meilleure position. Il faut aussi être le moins prévisible possible pour l’adversaire. »
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