La Chine dément les accusations américaines de non-respect de l'accord douanier

La trêve commerciale entre Pékin et Washington vacille à peine un mois après sa signature. La Chine a déclaré lundi 1er juin qu'elle "rejetait fermement" les accusations des États-Unis selon lesquelles elle aurait violé l'accord visant à réduire les droits de douane imposés réciproquement, faisant craindre une reprise du bras de fer commercial entre les deux plus grandes économies mondiales.

Pékin et Washington étaient parvenus le mois dernier à un accord permettant de suspendre temporairement l'escalade commerciale qui avait porté les surtaxes douanières sur les produits américains à 125 % et celles appliquées aux produits chinois à 145 %.

Après deux jours de rencontre, Washington et Pékin avaient accepté d'abaisser pendant 90 jours leurs droits de douane à respectivement 30 % et 10 %, s'engageant à poursuivre les discussions en vue d'un accord commercial.

Mais le secrétaire d'État américain au Commerce, Howard Lutnick, a accusé dimanche Pékin de "ralentir la mise en œuvre de l'accord", s'exprimant sur la chaîne Fox News.

Les États-Unis ont aussi accusé la Chine de ne pas respecter les termes de l'accord de détente négocié il y a deux semaines entre les deux pays à Genève.

"Sans grande surprise, la Chine a totalement violé son accord avec nous", a dénoncé le président Donald Trump, sans préciser à quelles actions menées par Pékin il faisait référence.

Des "accusations fallacieuses" selon Pékin

Le ministère chinois du Commerce a vivement réagi lundi, accusant Washington de "formuler des accusations fallacieuses" et rejetant "fermement ces accusations déraisonnables". 

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La Chine a "fait preuve de fermeté dans la protection de ses droits et intérêts, et de sincérité dans la mise en œuvre du consensus", a déclaré lundi le ministère chinois du Commerce.

Mais Washington "a successivement introduit un certain nombre de mesures restrictives discriminatoires à l'encontre de la Chine", a ajouté Pékin, citant les contrôles à l'exportation de puces pour l'intelligence artificielle et la révocation des visas d'étudiants chinois aux États-Unis.

"Nous exhortons les États-Unis à trouver un terrain d'entente avec la Chine, à corriger immédiatement ses agissements répréhensibles et à respecter conjointement le consensus issu des négociations commerciales de Genève", a déclaré le ministère.

Dans le cas contraire, "la Chine continuera résolument à prendre des mesures fortes pour défendre ses droits et intérêts légitimes", a-t-il ajouté.

Les responsables américains affirment que la Chine fait preuve de lenteur administrative dans l'approbation de licences d'exportation pour des matériaux et d'autres éléments essentiels à la fabrication de voitures et de semi-conducteurs.

"La Chine retient des produits qui sont essentiels à la chaîne d'approvisionnements de l'Inde, de l'Europe et ce n'est pas ce que fait un partenaire commercial fiable", a déclaré dimanche le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, lors d'un entretien à la chaîne américaine CBS.

Des marchés en demi-teinte

Scott Bessent a néanmoins évoqué la possibilité d'un appel téléphonique "très prochainement" entre les deux chefs d'État, ajoutant qu'il était "convaincu" que cet échange permettra de résoudre le problème.

Pékin s'est en revanche montré moins disposé à communiquer sur le sujet. 

Le ministère chinois du Commerce n'a fait aucune mention, lundi, d'une éventuelle conversation entre les deux dirigeants.

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L'accord de Genève représente "un consensus important atteint par les deux parties sur la base du respect mutuel et de l'égalité et ses résultats ont été durement acquis", a seulement souligné le ministère.

Il a mis en garde Washington contre toute tentative "d'agir unilatéralement et de continuer à nuire aux intérêts de la Chine".

Les marchés mondiaux ont clôturé vendredi en demi-teinte, après la charge visant la Chine publiée par Donald Trump sur les réseaux sociaux.

Lundi, la Bourse de Hong Kong a reculé de près de 2 % peu après son ouverture.

Avec AFP