Sur ce plan aussi, Paris 2024 a fait mieux que Londres 2012
L'enthousiasme de Paris 2024 ne s'est pas éteint avec la fin des Jeux olympiques et paralympiques. Alors que la capitale porte encore les échos de cet événement planétaire, les premiers bilans pour l'hospitalité française révèlent une année de performances record, surpassant même celles de Londres 2012. «Paris 2024 a fait mieux que Londres 2012, avec une fréquentation plus forte, une hausse notable du taux d'occupation des hébergements et un chiffre d'affaires en nette progression», déclare Vanguélis Panayotis, président de MKG Consulting, cabinet dédié au secteur de l'hospitalité depuis bientôt 40 ans. Le Figaro, en avant-première, vous dévoile ces chiffres révélés ce mercredi 9 octobre lors de la conférence de presse d'EquipHotel, salon international de référence pour les professionnels du secteur.
Paris 2024 : un impact qui dépasse les espérances
Même si la fréquentation hôtelière a baissé en France cet été, entre mai et août d'après une note publiée par l'Insee (1), MKG Consulting dresse un bilan sans appel : Paris a brillé sur la période olympique. Entre le 23 juillet et le 11 août 2024, les prix des hébergements ont bondi de 120 %, atteignant un tarif moyen de 419 euros par nuit dans la capitale, soit une hausse impressionnante de près de 119 % comparé à la même période estivale de 2023. Avec un taux d'occupation à 84 %, les hôtels et résidences de tourisme ont largement profité de l'afflux des spectateurs des JO, marquant une progression de près de 10 points par rapport à l’été précédent. Quant au chiffre d'affaires réalisé par l'hôtellerie et les résidences de tourisme, il a été multiplié par 2,5 comparé à l'été 2023.
Cependant, comme le souligne Vanguélis Panayotis, «tous les territoires n'en ont pas bénéficié de la même façon». Si certains départements franciliens comme les Yvelines et la Seine-Saint-Denis ont enregistré des hausses de 35 % dans les villes hôtes pendant les Jeux paralympiques, d'autres zones, y compris Paris intra-muros, ont subi une légère baisse de 4,7 % après l'euphorie des épreuves.
EquipHotel 2024 : un carrefour de l'innovation et des tendances
« Osons ! » C’est le grand thème d’EquipHotel 2024 qui se tiendra début novembre à la Porte de Versailles. Béatrice Gravier, directrice du salon, avait une volonté : « Celle de partir sur l’audace collective, explique-t-elle. L’idée était de faire écho aux Jeux olympiques ! Pour cette édition 2024, EquipHotel se veut plus que jamais l'observatoire des tendances de l'hospitalité et le rendez-vous incontournable pour prendre le pouls d'un secteur en pleine mutation, c’est une formidable boîte à outils. »
Pendant cinq jours, ce grand carrefour accueillera près de 1200 exposants et quelque 113.000 professionnels, venus explorer les quatre univers majeurs du salon – Foodservice, Design, Wellness, Tech & Services. Autant de domaines qui reflètent les multiples défis d'une industrie en plein renouvellement. Catherine Quérard, présidente du Groupement des Hôtelleries et Restaurations, résume bien la situation : «Hôteliers et restaurateurs doivent être à la hauteur des attentes croissantes des touristes, tout en investissant en permanence dans la formation, la digitalisation, et la qualité de nos infrastructures. C’est très important de montrer notre savoir-faire, notre attractivité.» Des propos qui font écho aux aspirations d'un secteur résolument tourné vers l'innovation et la performance.
Une programmation 2024 ambitieuse
EquipHotel 2024 ne se contentera pas de dresser le bilan post-JO : il sera le théâtre de nouvelles idées, notamment avec la Scène Ouverte parrainée par Thierry Marx, un espace dédié au «bien manger». Pendant cinq jours, concours culinaires et débats autour de l'alimentation durable rythmeront cette scène, avec des interventions de figures emblématiques et en partenariat avec l'association Bleu-Blanc-Cœur.
Le lundi 4 novembre, la Grande Scène accueillera Marina Ferrari, lors de la matinale inaugurale. La nouvelle ministre déléguée à l'Économie du tourisme sera présente aux côtés de Thierry Marx et Catherine Quérard, pour discuter des perspectives et des moyens de renforcer la compétitivité de l'hospitalité française face aux défis de demain. «Le monde change et la jeune génération aussi. Il y a beaucoup de problématiques dans le monde professionnel, particulièrement en hôtellerie-restauration, notamment en recrutement puisque le secteur peut être très difficile au quotidien», rappelle le chef, également président confédéral de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie.
Le village « Inclusion & Accessibilité » proposera quant à lui des solutions concrètes pour une hospitalité plus inclusive, s'adressant notamment aux personnes sourdes et malentendantes. L'hospitalité ne se réinvente pas seulement sur les technologies, mais aussi sur sa capacité à accueillir chaque individu de manière digne et adaptée. «Nous n’oublions pas que notre cœur de métier, c’est l’accueil», insiste Catherine Quérard.
Technologie, durabilité et création : vers une nouvelle ère de l'hospitalité ?
La technologie, la durabilité et la cocréation seront au cœur des discussions de cette édition. Le tourisme est en train de se décarboner. Un « Innovation Lab » accueillera les visions des étudiants de l'ENSCI, proposant des solutions innovantes qui pourraient transformer l'expérience client, tout en respectant les nouvelles exigences environnementales.
Enfin, les « Brain-trusts de l'hospitalité », animés par MKG Consulting, aborderont des thèmes majeurs comme l'impact de l'intelligence artificielle dans la gestion des hôtels et la transition vers un modèle de restauration plus expérientiel, explorant ainsi les contours de l'hospitalité de demain. Pour Béatrice Gravier, le mot d'ordre est clair : «EquipHotel est plus que jamais un lieu pour oser, se transformer, et trouver l'inspiration nécessaire.» Une opportunité unique pour les professionnels de repenser leur métier, sous le signe de l'innovation, de l'audace, et de l'adaptabilité.
EquipHotel 2024 , du 3 au 7 novembre, Paris Expo - Porte de Versailles.
(1) Les chiffres INSEE - 2,2 millions de nuitées en moins par rapport à l'année 2023 - sont sur la période mai à août inclus, comprenant donc juin et début juillet qui ont été des périodes très creuses en termes de nuitées pour Paris et l'Île-de-France.