Les sanctions économiques, ou comment faire la guerre sans faire la guerre

« Qui êtes-vous, vous, les Américains, pour nous dire à nous, le reste du monde, qu’on ne va pas travailler avec les Iraniens ? » Mal en a pris à cet employé de Standard Chartered de répondre ainsi agacé à un collègue américain. Son courriel a atterri dans le dossier à charge qui a conduit la banque britannique à s’acquitter d’une amende de 340 millions de dollars en 2012, pour violation de la politique de sanctions des États-Unis.

Washington a enrôlé, de gré ou de force, ses alliés et le secteur privé dans son combat pour assiéger l’Iran. Dans les années 2005-2010, le sous-secrétaire au Trésor Stuart Levey faisait la tournée des sièges sociaux des banques européennes pour mettre sur le bureau de chaque PDG les éléments d’information sur les circuits de financement de la République islamique et de ses projets nucléaires. « Une fois les révélations absorbées, le PDG était stupéfait et le responsable de la conformité, penaud et inquiet », raconte Juan Zarate, ancien secrétaire…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 91% à découvrir.

Vous avez envie de lire la suite ?

Débloquez tous les articles immédiatement.

Déjà abonné ? Connectez-vous