Affaire Bétharram : «Le premier ministre a menti devant la représentation nationale», dénonce Paul Vannier, député LFI
Depuis la publication de l’article de Mediapart qui a fait entrer l’affaire Bétharram dans l’arène politique, le député LFI Paul Vannier ne lâche pas le premier ministre. «Bayrou a menti devant la représentation nationale», a-t-il une nouvelle fois dénoncé sur BFMTV, samedi 15 février, après la rencontre entre le chef du gouvernement et le collectif de victimes samedi.
L’élu du Val d’Oise, ainsi qu’une grande partie de la gauche, soutient que le premier ministre avait connaissance des faits de violences au sein de l’établissement catholique lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale en 1996. Et pour Paul Vannier, le discours prononcé par François Bayrou aux côtés de plusieurs victimes en est la «démonstration». «Mardi dernier à l’Assemblée nationale, (il) a déclaré n’avoir “jamais été informé” de violences à Bétharram. Aujourd’hui à Pau il dit avoir commandé et reçu un rapport sur ces violences en 1996. La démonstration est faite par lui-même», a détaillé le député dans un post X.
Sur le plateau de BFMTV, l’élu a insisté sur la gravité de ce changement de discours en rappelant ce que contenait le rapport, publié dans nos pages : «Il décrit des châtiments corporels commis sur des enfants placés nus, la nuit, dans la cour de récréation pour les punir. Il parle de conceptions de la discipline qui posent problème. Il indique que dans cet établissement il y avait des élèves surveillants chargés de surveiller d’autres enfants.»
Pour Paul Vannier, auteur d’un rapport accusateur sur l’enseignement catholique (2024), «il ne faut pas en rester là (…) Un premier ministre ne peut pas mentir devant la représentation nationale, sinon nous ne sommes en plus en démocratie». Le député a ensuite de nouveau réclamé la «démission» de François Bayrou.
«J’ai fait tout ce que je pouvais faire»
«Quand j’ai appris en 1996 la première plainte pour une claque, j’ai fait organiser une inspection générale de l’établissement», a en effet reconnu François Bayrou, pour la première fois, entre les murs de la mairie de Pau samedi. Le chef du gouvernement a cependant assuré qu’il avait fait «tout ce qu’(il) pouvai(t) faire quand (il) étai(t) ministre».
Le chef du gouvernement a réaffirmé ne pas avoir été «au courant» de violences, et notamment sexuelles, commises au sein de l’établissement où étaient scolarisés trois de ses six enfants. «Je n’aurais pas laissé mes enfants dans cette institution si j’avais connaissance de ces faits. Il n’y a pas un parent que je connaisse qui aurait exposé son enfant à ce risque», a-t-il insisté.
Le porte-parole du collectif des victimes s’est dit soulagé après les annonces faites par François Bayrou sur un renforcement de la lutte contre les violences physiques et sexuelles dans le milieu scolaire. «C’est un jour historique et une immense victoire. J’ai 53 ans, ça fait 40 ans que j’attendais ce moment», a déclaré avec soulagement Alain Esquerre. Parmi les mesures qui seront mises en place, le premier ministre a promis de «détacher des magistrats» supplémentaires au sein du parquet de Pau.