Reconnaissance de l'État de Palestine par la France : quels autres pays l'ont déjà fait ?

La France s'apprête à reconnaître l’État de Palestine. C’est Emmanuel Macron qui l’a annoncé jeudi 24 juillet sur son compte X. Une annonce qu’il fera solennellement en septembre lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Une décision qui est l’aboutissement d’un processus entamé en début d’année par Emmanuel Macron.

La France emboîte le pas à de nombreux pays avant elle, puisque 148 pays membres de l'ONU ont déjà reconnu la Palestine : la quasi-totalité des pays d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine, la Chine, l'Inde, le Brésil. Il y a un an, c'était au tour de la Slovénie et de l'Arménie de franchir le pas. Au sein de l'Union européenne, 12 des 27 pays membres ont déjà reconnu la Palestine.

Certains, comme la Hongrie ou la Pologne, l'ont fait, comme beaucoup de pays de l'ancien bloc soviétique, dès 1988, au moment de la Déclaration d'indépendance de la Palestine proclamée unilatéralement par Yasser Arafat, et cela avant même leur adhésion à l'Union européenne. L'Espagne, l'Irlande et la Norvège l'ont, quant à elles, fait en 2024, mettant ainsi un coup d'accélérateur à la question d'une position commune de l'Union européenne.

Un "effet domino" ?

Mais c'est la première fois qu’une grande puissance occidentale comme la France franchit ce pas. La France, puissance nucléaire, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, membre du G7 et pilier du bloc européen. La décision est lourde de symbole et Emmanuel Macron espère provoquer un "effet domino" en entrainant les pays hésitants, comme la Grande-Bretagne et l’Allemagne.

Dès jeudi soir et l'annonce d'Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a annoncé un entretien d’urgence aujourd’hui entre Paris, Berlin et Londres pour trouver des solutions à la situation humanitaire catastrophique à Gaza. Londres, très soucieuse de la colère d’Israël, a plusieurs fois mis Paris en garde ces derniers mois sur les conséquences d’une telle reconnaissance. Un choix qualifié par certains de "bombe nucléaire" pour la relation bilatérale avec la France.

Dès l'annonce d'Emmanuel Macron, la tension diplomatique est ainsi montée d'un cran : la décision française "récompense la terreur", a ainsi fustigé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en référence à l'attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023. "Soyons clairs: les Palestiniens ne cherchent pas à obtenir un Etat aux côtés d'Israël, ils cherchent un Etat à la place d'Israël", a-t-il martelé. Proche allié d'Israël, les Etats-Unis ont "fermement" rejeté le projet français, évoquant une décision "imprudente" qui fait reculer la paix. "C'est un camouflet pour les victimes du 7 octobre", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio.