Plus d’expulsions, moins de régularisations… Les chiffres d’une France de plus en plus inhospitalière

Le Ministère de l’Intérieur a publié, mardi 4 février, les « données provisoires » de l’immigration en France en 2024. Rien de nouveau : la France est de plus en plus inhospitalière. En clair, toujours moins de régularisations et moins de demandes d’asile enregistrées… mais toujours plus d’expulsions.

Les chiffres du ministère indiquent une hausse de moins de 2 % des premiers titres de séjour délivrés. Au nombre de 326 954 en 2023, ils sont 336 700 en 2024. Une augmentation de moins de 10 000 titres, bien loin de valider le discours sur une prétendue « submersion » migratoire. Le principal motif d’attribution de ces titres de séjours, en outre, est le statut « étudiant », avec un tiers de documents délivrés, soit 109 300 titres.

Seuls 31 250 sans-papiers ont été régularisés

Par contre, seuls 31 250 sans-papiers ont été régularisés. Les régularisations, seul moyen pour certaines personnes – qui la plupart du temps travaillent – d’accéder à leurs droits sociaux, sont ainsi en baisse de 10 %. C’est la première fois, depuis 2020, que diminuent les « admissions exceptionnelles au séjour » accordées au titre de la circulaire Valls. Elle vient d’être abrogée par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur.

Les demandes d’asile enregistrées, au nombre de 157 947, diminuent également de 5,5 %. La seule augmentation majeure est celle du nombre de personnes expulsées du territoire, en hausse de 26,7 %. En 2024, 21 601 personnes ont ainsi été reconduites à l’une de nos frontières ou placées dans un avion.

Les nouvelles dispositions contenues dans la récente circulaire Retailleau, qui visent à durcir les conditions d’accès à une régularisation, ne risquent pas d’infléchir la tendance que révèle l’ensemble de ces données : toujours plus de rejet de l’étranger.