Ferrari est vraiment une marque à part. Pendant que l’ensemble de l’industrie automobile se retrouvait à Munich ce mardi pour son salon biennal et dissertait sur son avenir, de l’autre côté des Alpes, le constructeur italien faisait son show dans son repaire de Maranello. Au programme de ce jour : la révélation de son nouveau supercar hybride rechargeable. Disons-le, son nom de baptême est tiré par les cheveux : 849 Testa Rossa. Le 8 correspond au nombre de cylindres (V8), le 49 renvoie à la cylindrée unitaire. Quant à Testa Rossa, c’est avant tout un clin d’œil marketing à une période faste de la Scuderia Ferrari. Avec ses barquettes de course - 500 TRC et 250 Testa Rossa -, l’artisan de Maranello a dominé les épreuves du championnat du monde d’endurance au cours des années 1950. Ces Testa Rossa disposaient de caches-culbuteurs peints en rouge.
Le résultat est ce nouveau supercar qui prend la succession de la SF90 Stradale lancée en 2020. Autour d’un gabarit et d’une base technique semblables à celle qu’elle remplace, la nouvelle Testa Rossa affiche des lignes spectaculaires mixant les codes de la récente F80 avec des emprunts aux sport-prototypes 512 du début des années 1970. La filiation transparaît nettement au niveau du traitement des ailes arrière qui adoptent des extensions relevées (twin tail) générant 10 % de l’appui sur l’arrière, de la découpe de la verrière abritant le V8 biturbo et de l’extrémité du capot arrière. Les lignes servent toutefois les performances, assurant un appui de 415 kg à 250 km/h, soit une augmentation de 25 kg par rapport à la SF90 et une capacité de refroidissement améliorée de 15 %.
Passer la publicitéUn record de puissance
Cœur de l’ouvrage, le groupe motopropulseur apparaît comme une évolution de celui du modèle remplacé. Le système électrique reposant sur trois moteurs, deux à l’avant et un à l’arrière, délivre toujours 220 ch. Par contre, le V8 4 litres biturbo gagne 50 ch pour afficher 830 ch grâce à l’adoption de nombreux composants inédits, à commencer par des turbos imposants, des culasses modifiées et un système de distribution revu. Le couple progresse aussi de 42 Nm pour s’établir à 842 Nm à 6 500 tr/min.
Le moteur de la 849 TR recourt pour la première fois sur une Ferrari de route à des alliages secondaires d’aluminium recyclés pour les pièces moulées du moteur - culasses, carter et carter d’huile. Cela permet une réduction potentielle d’une tonne de CO2 par voiture produite. Les ingénieurs italiens ont aussi amélioré le système de régénération au freinage, au profit de l’agrément de conduite. L’autonomie électrique reste inchangée. La batterie de 7,45 kWh assure toujours un rayon d’action de 25 km.
La puissance cumulée ressort à 1 050 ch, un nouveau record pour une Ferrari de route produite en série. Les performances progressent logiquement : les 100 km/h sont atteints en 2,25 secondes, les 200 km/h en 6,35 secondes. Ferrari annonce un chrono de 1 minute 17 secondes et 5 centièmes sur sa piste d’essais de Fiorano, soit un gain de 1,5 seconde par rapport à la SF90 Stradale. Il repose bien entendu sur le moteur mais aussi sur le châssis. Ce dernier a été largement revu, notamment au niveau des suspensions et du freinage dont l’ABS Evo recalibré autorise du torque vectoring sur le train avant. Les voies sont élargies et le système FIVE (Ferrari Integrated Vehicle Estimator) de la F80 a été intégré.
La présentation intérieure sportive s’inspire largement de celle de la F80. Livrable à la fin du premier semestre de l’année prochaine, la 849 Testa Rossa se décline d’ores et déjà en version berlinette et Spider au tarif respectivement de 460 000 et 500 000 euros. Une version Assetto Corsa pour les adeptes de journées sur circuit est aussi disponible.