Les artefacts accidentellement mis au jour en 1960 après le passage d’un bulldozer dans la ville historique d’Ienisseïsk ont été datés entre les XIIIe et XIVe siècles, soit la période d’essor de l’Empire mongol.
Passer la publicité Passer la publicitéIls avaient été découverts par hasard dans les années 1960 après le passage d’un bulldozer, pour finalement être laissés des décennies à l’abandon dans les réserves du musée Alexander Kytmanov Yenisei d’Ienisseïsk, en Russie. Quelque 60 années plus tard, une équipe de l’Institut des Humanités de l’université fédérale de Sibérie (SFU) a enfin décidé de s’intéresser à ces rares vestiges d’armes datées entre les XIIIe et XIVe siècles, période de gloire de l’empire mongol de Gengis Khan. Dans un communiqué, les chercheurs indiquent avoir retrouvé des « pointes de flèches larges et plates de la période mongole et de longues flèches perforantes avec des pointes, typiques de la population de la région ».
Les objets conservés dans les réserves du musée étaient emballés dans des caisses non cataloguées. Depuis leur mise au jour dans les années 1960, ils n’ont bénéficié d’aucun traitement et d’aucune analyse scientifique. Sur leur surface, les artefacts présentaient des traces de calamine, un mélange d’oxyde de fer qui se forme sur le fer lorsqu’il est chauffé à haute température. Selon Ksenia Biriouleva, chercheuse principale au laboratoire d’archéologie de la SFU et chercheuse au musée Ienisseï, les traces témoignent « clairement d’un rituel de crémation effectué à l’extérieur». Cela suppose donc que les objets « ont été enterrés avec le défunt ».
Associé l’essor de l’Empire mongol
Si l’on se fie à la datation des artefacts, estimée entre les XIIIe et XIVe siècles, la sépulture en question appartiendrait « à la dernière étape de la culture de Lesossibirsk », qui peuplait alors le sud de la Sibérie. Cette période est aussi associée à celle de l’apogée de l’Empire mongol, fondé en 1206 par le souverain Gengis Khan, dit aussi Temüjin. Le Grand État mongol s’étendait à l’époque de la Turquie actuelle jusqu’à l’océan Pacifique et de Moscou jusqu’au nord de l’Inde, en incluant la Chine et la Sibérie.
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La découverte s’inscrit dans un projet de sauvegarde du patrimoine méconnu en Sibérie. Les chercheurs de la SFU l’ont baptisé « Soutien scientifique et méthodologique de l’Institut de recherche en humanités numériques et préparation de bases de données du patrimoine historique et culturel pour les travaux scientifiques et la publication ». Ils annoncent également avoir ouvert une plateforme en ligne où seront répertoriées les différentes images, données techniques et visualisations en 3D interactives des artefacts retrouvés en avril dernier.