«Nous n’avons jamais fait preuve d’hypocrisie» : Jean-Philippe Tanguy justifie le vote du RN contre l’abrogation de la réforme des retraites
Un jour, le Rassemblement national (RN) vote contre l’abrogation de la réforme des retraites. Le surlendemain, il défend le retour à l’âge légal de départ à 62 ans. Voilà toute l’ambiguïté dans laquelle se trouve le parti de Marine Le Pen. «Nous n’avons jamais fait preuve d’hypocrisie», a assuré sur BFMTV Jean-Philippe Tanguy, revenant sur les débats à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Mardi soir, alors que le gauche défendait un amendement visant à abroger la réforme des retraites, le RN a voté contre, aux côtés des élus macronistes et républicains. Afin de compenser le manque à gagner pour les finances publiques, les députés du Nouveau Front populaire (NFP) proposaient de créer une surcotisation sur les revenus situés au-delà d'un certain seuil. Une mesure à laquelle le RN est opposé. «L’hypocrisie, c’est de faire croire qu’en taxant quelques hauts salaires nous allons réussir à financer les retraites», estime Jean-Philippe Tanguy, évoquant un «vote de mensonge» dans l’Hémicycle. Pour justifier le refus de mettre à contribution les plus aisés, le député de la Somme explique que «ce sont des gens très mobiles qui ont une capacité à s'expatrier et travailler en dehors de notre pays».
La «petite politique» du NFP
Le président délégué du groupe nationaliste souligne que la «vraie» abrogation de la réforme des retraites sera débattue demain à l’Assemblée nationale, à l’occasion de la niche parlementaire du RN. «On va se battre jusqu’au bout», a affirmé Jean-Philippe Tanguy, malgré le détricotage du texte la semaine dernière en commission. «La gauche, avec le soutien des macronistes, a sciemment saboté cette proposition de loi», s’est indigné l’élu de la Somme, raillant la «petite politique» à laquelle s’adonne le NFP. «Ces gens sont des manipulateurs, des menteurs», a-t-il assené. Même si les chances d’adoption du texte sont très faibles, Jean-Philippe Tanguy se réjouit de pouvoir «montrer aux Français la responsabilité des élus de gauche» dans l’allongement de l’âge légal de départ à la retraite.