Exposition: à Beaubourg, au cœur de la fabrique Brancusi
Brancusi règne en majesté au dernier étage de Beaubourg, en maître de l’art moderne qui ne connaît que l’harmonie. Le premier plâtre, Le Coq, dru comme une herbe, dentelé comme une scie, ouvre de sa superbe le parcours qui, par sa simplicité magistrale et sa puissance évocatrice, tient du chemin enchanté. Il resplendit sur son socle blanc, dentelé lui aussi, dans le tunnel noir où défilent les images de l’atelier parisien sous la neige, impasse Ronsin (15e), où l’artiste œuvre au milieu de ses créatures, ses sculptures, ses enfants. Blanc sur noir. Puis blanc sur blanc, comme un paysage de neige.
Ce Coq si stylisé, on le retrouve en groupe, en trois plâtres monumentaux en pleine lumière qui reposent sur leur fine structure métallique, géants à la cheville fragile qui se dressaient sous les 7 m sous plafond de son atelier. Brancusi (1876-1957) symbolise l’envol de la sculpture avec ses Oiseaux dans l’espace, stylisés comme des flèches, petite armée abstraite qui regarde ici le ciel de Paris…