"Personne ne veut la capitulation de l'Ukraine" : rencontre avec Nicolas de Rivière, nouvel ambassadeur de France en Russie
Cela faisait presque sept mois que la France n'avait pas d'ambassadeur en Russie. Fin mars, Nicolas de Rivière, 61 ans, occupe désormais ce poste. Le diplomate, auparavant représentant permanent de la France auprès des Nations unies à New York, prend son poste dans un contexte tendu, complexe et potentiellement explosif.
"Personne ne veut la capitulation de l'Ukraine", affirme-t-il au micro de l'envoyé spécial permanent de Radio France à Moscou, mercredi 2 avril. "J'entends ici ou là les autorités russes expliquer et réexpliquer qu'on veut la défaite stratégique de la Russie. C'est absolument faux, mais personne ne veut la capitulation de l'Ukraine, c'est ça le sujet", explique le diplomate.
"Une carrière marquée par les questions de paix, de guerre, les négociations..."
Nicolas de Rivière était auparavant représentant permanent à la mission permanente de la France auprès de l'ONU à New-York, entre 2019 et début 2025. Au cours de sa carrière, il a beaucoup fréquenté les diplomates russes, notamment pendant les négociations sur le nucléaire iranien ou lors des accords de Minsk. "J'ai fait une carrière marquée par les questions de paix, de guerre, les négociations... Et là, ça m'a semblé être le prolongement assez logique, donc je n'ai pas tellement hésité", confie-t-il à la rédaction internationale de Radio France.
Avant son arrivée, la France est restée presque sept mois sans ambassadeur en Russie après le départ à la retraite de son prédécesseur, Pierre Lévy, en août dernier. "L'ambassade de France à Moscou a été beaucoup réduite depuis trois ans à cause de la crise en Ukraine", affirme Nicolas de Rivière. "Il y a eu beaucoup d'expulsions réciproques, mais on s'adapte, on s'ajuste et j'ai trouvé une équipe qui travaille bien", précise-t-il.