Guerre Israël-Hamas : nouvelles frappes en Syrie, la situation humanitaire devient critique à Gaza

Quatre mois et demi après l’attaque du 7 octobre, le conflit entre Israël et le Hamas se poursuit, tandis qu’une délégation israélienne rentre de Paris et est annoncée bientôt au Qatar pour négocier une possible trêve.

Israël tue deux membres du Hezbollah dans une frappe en Syrie

Deux membres du mouvement libanais Hezbollah ont été tués tôt dimanche lors d'une frappe israélienne visant un camion en Syrie, près de la frontière avec le Liban, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). «Israël a tiré un missile sur un camion (...) près de la frontière syro-libanaise dans une zone située entre les provinces de Homs et la banlieue de Damas», a rapporté l'Observatoire. La frappe a entraîné «la mort d'au moins deux membres du Hezbollah», a-t-il précisé. Les médias officiels syriens n'ont pas fait état de la frappe, et le Hezbollah n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat.

Israël a mené des centaines de frappes en Syrie depuis le déclenchement en 2011 de la guerre civile dans ce pays voisin, visant surtout les groupes proches de l'Iran, dont le Hezbollah, alliés du régime syrien, ainsi que l'armée syrienne. Ces frappes se sont multipliées dans le contexte des hostilités dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Une délégation israélienne se rendra au Qatar en vue d’un nouvel accord de trêve

Le cabinet de guerre israélien a donné son feu vert samedi à l'envoi sous peu d'une délégation au Qatar afin de poursuivre les discussions des derniers jours à Paris en vue d'un nouvel accord de trêve à Gaza assorti de la libération d'otages, selon des responsables et des médias locaux. Une délégation israélienne menée par le chef du Mossad David Barnea s'est rendue vendredi à Paris pour un suivi sur un projet de trêve discuté fin janvier dans la capitale française avec ses homologues américain et égyptien et le Premier ministre du Qatar.

«La délégation est revenue de Paris, il y a probablement matière à avancer vers un accord», a déclaré samedi soir sur la chaîne israélienne N12 le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Benjamin Netanyahou, Tzachi Hanegbi. «La délégation a demandé à informer le cabinet de guerre des résultats du sommet de Paris et c'est pourquoi le cabinet de guerre se réunira ce soir par téléphone», a-t-il ajouté, peu avant le début de la réunion.

Dans la nuit, des médias israéliens ont précisé que le cabinet de guerre avait conclu sa rencontre en donnant le feu vert à l'envoi au cours des prochains jours d'une délégation au Qatar afin de poursuivre ces négociations en vue d'un accord pour une trêve de plusieurs semaines incluant la libération d'otages en échange de celle de prisonniers palestiniens en Israël.

Des habitants de Gaza fuient la famine

Des centaines de personnes, poussées par la faim, fuient dimanche le nord de la bande Gaza assiégée, alors que le cabinet de guerre israélien a donné son aval à la poursuite des discussions sur une trêve avec le Hamas palestinien selon des médias locaux. La situation humanitaire ne cesse d'empirer dans le territoire palestinien où 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population, sont menacées d'une «famine de masse», selon l'ONU.

L'aide, qui entre au compte-gouttes par le terminal de Rafah à l'extrême sud de Gaza, est soumise au feu vert d'Israël et son acheminement vers le nord est presque impossible en raison des destructions et des combats. Les affrontements se sont poursuivis dans la nuit à Khan Younès (sud) mais aussi à Beit Lahia et Zeitoun (nord), et c'est désormais le manque de la nourriture qui pousse également la population au départ, un correspondant de l'AFP faisant état dimanche de centaines de personnes quittant le nord vers le centre de la bande de Gaza.

Le Hamas donne un nouveau bilan de 29.692 personnes tuées à Gaza

Ce chiffre, donné par le ministère de la Santé du Hamas, est impossible à vérifier. Il correspond au nombre de personnes tuées à Gaza depuis le début de l’intervention israélienne, sans faire la distinction entre les combattants et les civils.